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Approche holistique du cancer Partie 2 : Soutenir le microbiote et renforcer son immunité

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Partie 1 : Diète anti-cancer, jeûne et détoxification

> Partie 2 : Soutenir son microbiote et renforcer son immunité  

Partie 3 : Calmer son inflammation et son stress oxydatif

Partie 4 : Eviter la propagation du cancer et équilibrer ces hormones

Partie 5 : Gérer son stress et transformer ces émotions négatives en forces positives

Partie 6. Recommandations pratiques et exemple de prise en charge

Microbiote et cancer

Ces dernières années, le microbiote est devenu le carrefour marquant de notre santé. Ces 100 000 milliards d’hôtes intestinaux n’ont pas seulement la capacité d’influencer notre métabolisme, notre immunité et notre intestin, mais également la capacité d’augmenter ou de diminuer le risque de cancer et de jouer un rôle dans sa progression. En effet, les bactéries de notre intestin sont impliquées dans la régulation de la prolifération tumorale, elles peuvent moduler notre niveau d’inflammation, et influencer des mécanismes de protection anti-cancer comme l’apoptose, ayant également un effet profond sur la stabilité de notre génome. Lorsque la composition des communautés bactériennes du microbiote est perturbée (perte de la biodiversité, réduction des bactéries amies, excès de bactéries opportunistes, etc.), on parle de dysbiose. Cette dysbiose est connue récemment pour être un facteur important dans la genèse de certains cancers (1,2). Les scientifiques s’intéressent de plus en plus à la relation étroite entre le microbiote et le cancer. Ainsi, par exemple, des chercheurs ont montré que des bactéries de notre intestin pouvaient modifier l’ADN de nos cellules favorisant ainsi des transformations de cellules saines en cellules cancéreuses (3,4). A contrario, d’autres recherches montrent de plus en plus l’intérêt d’améliorer le microbiote ou l’intérêt des probiotiques dans la prise en charge de certains cancers (5-7). Par exemple, lors d’une perte de poids importante (cachexie), les oncologues insistent sur le fait de manger plus, alors que la cachexie dans le cancer n’est pas liée à un manque de nourriture, mais à l’inflammation provoquant une fonte musculaire. Le microbiote semble avoir également un rôle important dans cette cachexie. En effet, plusieurs études ont montré que l’administration de symbiotiques (probiotiques et prébiotiques) semble améliorer l’état de cachexie et réduire également la prolifération du cancer (particulièrement le Lactobacillus reuteri) (8-10). Enfin, l’état du microbiote peut réellement affecter l’efficacité de traitements anti-cancer. De multiples études ont montré que l’efficacité de certaines chimiothérapies ou radiothérapie était reliée à l’état de notre microbiote (11-14).

Autant la chimiothérapie que les anti-inflammatoires peuvent endommager profondément notre microbiote (mucosité intestinale). C’est pourquoi la prise de probiotiques durant les chimiothérapies peut être particulièrement importante afin également de maintenir la fonction immunitaire. De plus, la prise d’inhibiteurs de la pompe à proton (anti-acides) peut impacter négativement le microbiote en diminuant la biodiversité et favorisant le développement de bactéries pathogènes (streptocoques, clostridium difficile) (15,16). Qu’elles sont les stratégies nutritionnelles et micronutritionnelles utiles afin de protéger le microbiote, améliorer l’efficacité et réduire la toxicité des traitements anti-cancers ?

Les fibres

La consommation de légumes et de fruits permet souvent d’amener de nombreuses fibres, alors que les fibres insolubles permettent d’améliorer le transit intestinal. Les fibres solubles, quant à elles, nourrissent les bonnes bactéries du colon. Les fibres qui sont fermentées dans le colon vont produire des acides gras à chaînes courtes tels que le butyrate qui joue un rôle important dans la santé de notre colon et joue un rôle dans notre métabolisme et l’activité de nos mitochondries. C’est pourquoi une diète riche en fibres est une clé importante dans la prévention et la prise en charge du cancer. Il faut consommer une grande variété de végétaux afin d’amener au moins 40 gr de fibres par jour. Il faut être conscient qu’une diète de type cétogène a tendance à constiper, raison pour laquelle il faut manger beaucoup de végétaux et souvent rajouter des graines de lin broyées et du psyllium tout en buvant suffisamment.

Prébiotiques et probiotiques

Les prébiotiques sont des fibres solubles qui ont la particularité de nourrir préférentiellement nos bonnes bactéries spécialement les lactobacilles et les bifidobactéries. Il est important d’en consommer très régulièrement dans notre alimentation. Voici quelques aliments importants en raison de leur richesse en prébiotiques et leurs propriétés anticancers : les poireaux, le topinambour, les asperges, les radis ou les mûres.

La prise de probiotiques en supplément est conseillée durant les chimiothérapies. Souvent il est conseillé de prendre une version multi-souches à des doses pouvant aller jusqu’à 80 à 100 milliards de bactéries. Au début, ces doses peuvent provoquer pendant 3 à 4 jours des gaz et des crampes dues au conflit avec les bactéries opportunistes, mais ces symptômes se dissipent après quelques jours. Au pire, il faut réduire les doses. Notre microbiote est très actif la nuit. C’est pourquoi il est conseillé de prendre les probiotiques et les prébiotiques en supplément, avant de se coucher. Il est également conseillé de switcher de probiotiques tous les 3 mois, afin de bénéficier éventuellement de nouvelles souches. Toutefois, vous pouvez également puiser des probiotiques dans votre alimentation en mangeant, si vous les tolérez, des aliments lacto-fermentés tels que du kimchi, choucroute crue, radis ou oignons fermentés, sauces lacto-fermentées. On peut trouver ces produits dans certains magasins bio. Soyez sûrs qu’ils n’ont pas été pasteurisés, cela aurait détruit les bactéries vivantes. On peut trouver également des poissons fermentés d’origine du Japon tels que le funazushi ou shiokara, le Surströmming en suède (hareng fermenté) ou le Rakfisk en Norvège. Le vinaigre Umeboshi est un vinaigre fermenté qui a des effets alcalinisant sur le corps, aide à la digestion et réduit les nausées. La consommation de boissons avec ce vinaigre durant des chimiothérapies permettrait de réduire la toxicité des traitements.

Renforcer son immunité

Notre organisme a la capacité de reconnaître et de détruire les cellules malades telles que les cellules cancéreuses. Ce processus d’immuno-surveillance nous confère une importante protection contre les cellules cancéreuses avant qu’elles puissent former une tumeur. Une explication de l’augmentation continue des cancers dans notre société serait en relation avec un dysfonctionnement de notre système immunitaire et de sa capacité à éliminer les cellules cancéreuses. En effet, notre immunité est perturbée et affaiblie par notre mode de vie occidental et nos habitudes alimentaires comprenant l’excès de sucre et de glucides raffinés, l’augmentation d’aliments transformés, le stress chronique, les carences nutritionnelles, les médicaments, etc. Sa capacité d’immuno-surveillance et de combattre les cellules cancéreuses devient de plus en plus perturbée. Par exemple, la consommation d’aliments transformés, d’additifs alimentaires (colorants, émulsifiants), d’excès de sucres et de céréales favorise une inflammation de l’intestin avec hyper perméabilité intestinale. Cette porosité intestinale va permettre l’entrée dans notre organisme de toxines, de germes ou de fragments alimentaires surchargeant fortement notre système immunitaire et si parallèlement nous souffrons de carences micro nutritionnelles importantes pour notre immunité (par exemple : vitamine D, vitamine A, zinc, sélénium, etc.) alors les capacités de notre système à réagir et à se battre sont encore plus diminuées. C’est pourquoi la santé de notre système immunitaire est la pierre angulaire de la prévention et de la prise en charge du cancer.

Immunothérapie et gui

La médecine a commencé à comprendre qu’une stratégie alternative à la chimiothérapie pouvait consister à amplifier l’action des défenses immunitaires en développant des substances capables de renforcer l’immunité anti-cancer, c’est l’immunothérapie. Il s’agit pour la médecine d’une voie d’avenir du traitement du cancer basée sur la mobilisation des cellules de défense de l’organisme pour attaquer la tumeur. Mais c’est loin d’être maîtrisé, car cela dépend de l’état immunitaire du patient, avec des risques d’augmenter l’apparition de maladies auto-immunes et d’autre part l’efficacité de la réaction immunitaire varie en fonction de la localisation de la tumeur. De plus, les effets secondaires sont loin d’être faibles. Il existe toutefois une immunothérapie naturelle et non toxique connue depuis 1917. Il s’agit du Viscum album appelé communément gui. C’est l’immunothérapie naturelle contre le cancer qui a été la plus publiée dans des revues médicales, utilisée fréquemment en Allemagne et en Suisse. Des études récentes montrent également son efficacité associée à d’autres immunothérapies médicamenteuses (17) ou lors de résistance aux chimiothérapies (18). De plus, elle est également prescrite durant les chimiothérapies et les radiothérapies afin de réduire les effets secondaires comme l’anémie, la baisse des plaquettes et des globules blancs, la toxicité hépatique et les nausées. Nous allons également voir que notre système immunitaire peut se renforcer par diverses approches naturelles centrées sur une alimentation saine, la réparation de notre muqueuse intestinale et de notre microbiote, la correction de nos carences micro nutritionnelles, la prise de champignons médicinaux et l’amélioration de nos modes de vie.

Perméabilité intestinale, attention au gluten, lectines et additifs alimentaires

Nous savons que certains choix de vie tels que le tabac, la consommation d’alcool et une vie trop sédentaire pouvaient impacter négativement notre immunité. De plus, nous avons vu qu’une alimentation riche en sucres peut également réduire notre fonction immunitaire et favoriser le développement des cellules cancéreuses. D’autre part, notre muqueuse intestinale est de plus en plus malmenée avec augmentation de la perméabilité intestinale. Cela permet à diverses substances, qui devraient rester dans l’intestin, telles que particules alimentaires non digérées, pesticides, toxines, hormones, de passer la barrière intestinale. Quand cela arrive, c’est tout notre système immunitaire qui réagit avec comme résultat une réponse chronique de type TH2 affaiblissant notre immunité anti-cancer.

Une des causes fréquentes d’augmentation de la perméabilité pourrait concerner la consommation de gluten. En effet, le fait de manger des céréales avec du gluten augmente la sécrétion d’une protéine appelée zonuline. Cette dernière à la capacité d’altérer les jonctions serrées de notre muqueuse et d’augmenter la perméabilité intestinale. Cela ouvre la porte au développement d’intolérances alimentaires, à l’inflammation, l’auto-immunité et au cancer (20). Les lectines sont également accusées d’endommager la muqueuse du système digestif. Les lectines sont une famille de protéines présentes principalement dans les céréales et les légumineuses. Certains auteurs affirment que leur consommation peut augmenter la perméabilité intestinale et entraîner des maladies auto-immunes. C’est une des raisons pour laquelle les partisans de la diète paléo affirment qu’elles sont nuisibles. En effet, les lectines sont difficiles à digérer, car elles sont très résistantes aux enzymes digestifs et se collent contre la paroi intestinale pouvant provoquer des lésions des jonctions serrées. Toutefois, la cuisson dégrade la plupart des lectines dans les aliments. De plus, les lectines peuvent être réduites davantage avec le trempage, la germination et la fermentation. En conclusion, les personnes ayant des problèmes digestifs, ou de maladie auto-immune peuvent répondre favorablement à un régime sans lectines, avec éviction des céréales, des légumineuses voir même des solanacées. Toutefois, leur quantité est trop basse pour être une préoccupation chez une personne en bonne santé.

D’autre part, probablement, nous n’avons pas suffisamment étudié l’impact de toutes les substances non naturelles que l’agro-alimentaire rajoute à tour de bras dans notre alimentation telles que les colorants alimentaires, les émulsifiants synthétiques, etc. Ainsi, les émulsifiants synthétiques les plus utilisés sont les mono et di-glycerides, le polysorbate 80 et le carboxymethylcellulose (CMC). Ces émulsifiants sont accusés d’augmenter la perméabilité intestinale et d’altérer le microbiote pouvant, chez certains, provoquer des colites. Les émulsifiants synthétiques sont largement utilisés dans le pain, le chocolat, les sodas, produits laitiers, etc. De plus, certains colorants artificiels sont également nocifs pour notre intestin, mais également pour notre immunité.

Corriger les carences nutritionnelles

Notre système immunitaire a besoin de micronutriments (vitamines, minéraux) et de macronutriments (acides aminés des protéines) pour bien fonctionner. Les cinq micronutriments majeurs importants sont les vitamines A, C, D, le zinc et sélénium. Ces micronutriments ainsi que les acides aminés soutiennent le système immunitaire en stimulant l’immunité cellulaire (TH1) anti-cancer, en produisant des anticorps et en activant les cellules immunitaires t et B, les natural killers et les macrophages (21). Plusieurs études ont documenté le rôle de divers acides aminés dans la réponse immunitaire. Le processus catabolique du cancer va accélérer les déficiences en acides aminés comme l’arginine ou la glutamine, ce qui va encore plus affaiblir le système immunitaire (22). Une augmentation des apports en arginine ou glutamine est conseillée pour soutenir le système immunitaire anti-cancer, mais la situation n’est pas toujours aussi claire en raison de la capacité de certaines tumeurs à détourner ces acides aminés pour se développer (23).Malgré cela, des apports suffisants de protéines sont importants pour maintenir sa masse musculaire et son immunité (environ 0.8 gr/kg poids corporel). Des études ont toutefois clairement montré que la prescription de whey protéine durant des périodes de chimiothérapie a permis d’améliorer le status nutritionnel et la fonction immunitaire (36).

–        La vitamine A

Elle a différents effets bénéfiques anti-cancers, plus sous sa forme rétinoïde que caroténoïde. En premier lieu, une déficience en vitamine A empêche une régénération de la muqueuse intestinale donc une réparation efficace des jonctions serrées. De plus la vitamine A augmente la réponse cytotoxique des cellules T et des NK contre le cancer. Son association avec des médicaments anti-cancer est de plus en plus étudiée (24).

–        La vitamine C

Elle a une relation étroite avec notre immunité. Beaucoup de personnes consomment peu d’aliments riches en vitamine C (brocoli, poivron rouge, chou de Bruxelles, etc.). Les gens pensent souvent au jus d’orange. Ce dernier toutefois perd très rapidement sa vitamine C après pressage, et un verre de jus d’orange contient presque 20 gr de sucres. La vitamine C et le sucre ont une structure chimique assez proche et entrent en compétition pour rentrer dans notre organisme. Donc, lorsqu’on mange des aliments sucrés, on empêche l’entrée de la vitamine C dans notre corps. Déjà au milieu des années 70, le Dr Linus Pauling, prix Nobel, et son collègue le Dr Ewan Cameron ont montré des taux de survie augmentés chez des cancéreux en stade terminal prenant 10 gr de vitamine C. Ces 40 dernières années, on a pu démontrer de nombreux effets anti-cancers de la vitamine C (réduction de la carcinogénèse, augmentation des NK, effet anti-angiogénique). Des études récentes sur des modèles animaux montrent un effet protecteur de la vitamine C sur la toxicité du foie après chimiothérapie (25). Comme approche adjuvante à la chimiothérapie et à la radiothérapie, les perfusions de vitamine C peuvent également réduire de nombreux symptômes post-traitement comme la fatigue, l’insomnie, les nausées, la perte d’appétit, la douleur, etc. (26). En administration intra-veineuse à haute dose, il devient pro-oxydant travaillant comme une chimiothérapie avec moins d’effets toxiques sur les cellules saines. Toutefois bien que l’on décrive des cas de rémission ou d’amélioration (27), d’autres études n’ont pas retrouvé d’effet positif comme traitement anti-cancéreux (28).

–        La vitamine D

On sait qu’une déficience en vitamine D a été corrélée avec une augmentation de divers cancers et que la prise de vitamine D pourrait être utile dans la prévention du cancer et la prise en charge (29). La fabrication de vitamine D se fait essentiellement par les UV B du soleil. En hiver, nous sommes donc plus exposés à cette carence et la prise de vitamine D entre octobre et avril est fortement conseillée. Il faut être conscient que l’utilisation de crèmes solaires en été réduit fortement la photosynthèse de la vitamine D. C’est pourquoi on constate fréquemment des carences même en été. La vitamine D3 se trouve de façon naturelle dans l’huile de foie de morue, mais également lors de consommation de poissons des mers froides (sardines, hareng, saumon, etc.). On retrouve des récepteurs de la vitamine D autant sur les lymphocytes T que B et l’activation de ces cellules immunitaires importantes dans la protection anti-cancer est réduite en cas de déficit en vitamine D. Il existe également des polymorphismes génétiques des récepteurs de la vitamine D, ce qui fait que chez ces personnes les besoins de vitamine D sont plus élevés. Le polymorphisme du récepteur de la vitamine D est également associé à un risque de cancer augmenté (30-32).

–        Le sélénium

Le sélénium a un impact important sur notre immunité. Des taux faibles de sélénium sont associés à une augmentation du risque de la plupart des cancers. Une déficience en sélénium favorise une immunosuppression, incluant une baisse de l’activité des NK. Le sélénium exerce également une protection génétique. Ainsi, les porteurs d’une mutation sur le gène BRCA1 ont une augmentation des risques de mutations de l’ADN. Cette augmentation du risque est réduite par la supplémentation de sélénium (33,34). La meilleure source de sélénium est la noix du Brésil. On peut en consommer 4 à 6 par jour, également pendant la chimiothérapie, période durant laquelle les besoins sont augmentés. Si on prend un supplément, il faut préférer une sélénométhionine.

–        Le zinc

Le zinc est également fortement impliqué dans la plupart des fonctions immunitaires. Une déficience de zinc altère la fonction des globules blancs et des NK. Le zinc se trouve principalement dans les produits animaux et les meilleures sources de zinc sont les huîtres, le bœuf, le poisson et les fruits de mer. La prescription de zinc suite à une chimiothérapie aide à récupérer plus rapidement (35).

Le pouvoir immunostimulant des champignons médicinaux

Les champignons médicinaux représentent une autre approche qui permet de booster le système immunitaire. Ces champignons sont utilisés de longue date dans les pays asiatiques pour renforcer l’immunité. Ils contiennent, en effet, de nombreuses substances qui permettent de stimuler ou moduler notre immunité. De nombreuses publications montrent les effets utiles de ces champignons dans la prise en charge du cancer. On a pu constater qu’ils peuvent être utiles comme complément à la chimiothérapie et à la radiothérapie afin de contrer les effets secondaires tels que nausées, aplasie médullaire, anémie et baisse des défenses immunitaires. Ces champignons contiennent des polysaccharides, substances capables d’augmenter l’immunité anti-cancer en augmentant la fonction des NK et des macrophages. On peut les incorporer dans notre alimentation quotidienne. Pour cela il est conseillé de les varier. On peut les manger frais, séchés ou en poudre autant sautés dans une poêle que dans une soupe. Il est important de connaître leur provenance et qu’ils soient bio. Ne jamais manger de champignons de Paris crus. Ils peuvent être cancérigènes. On peut consommer le mycélium sous forme de préparation en poudre. Les champignons médicinaux les plus connus sont :

–        Le Coriolus versicolor

Ce champignon aux propriétés immunes modulatrices et anti-cancéreuses bien établies a déjà bénéficié de centaines de publications scientifiques (37,38) et son principe actif, le polysaccharide K ou PSK, est couramment intégré dans les protocoles de chimiothérapie mis en œuvre dans les hôpitaux chinois ou japonais.

–        Maitake

Ce champignon est connu pour inhiber la croissance des tumeurs dans divers essais cliniques (39,40). Il est connu pour augmenter la production de globules blancs, de lymphocytes et de macrophages réduisant ainsi les effets secondaires de la chimiothérapie.

–        Shiitake

En 2015, l’université de Floride a montré une augmentation de l’immunité chez les personnes qui ont mangé du shiitake cuit tous les jours pendant un mois (41). Le Shiitake est une source d’agents anticancéreux capables d’inhiber la croissance des cellules cancéreuses (42).

–        Reishi (Ganoderma lucidum)

Ce champignon contient du beta glucan, un type de polysaccharide qui a une activité anti-tumorale et immunostimulante. Diverses études suggèrent une efficacité bénéfique en combinaison avec des chimiothérapies, améliorant les résultats de ces traitements (43-45).

–        Hericium erinaceus

Ce champignon a démontré être capable de stimuler l’activité des NK et des macrophages et d’inhiber l’angiogenèse contribuant à la réduction des tumeurs (45,46).

Pour ceux qui veulent aller plus loin, voici les références d’un livret d’information scientifique concernant la relation entre les champignons médicinaux et le cancer : Version pour les patients : https://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK424937/

Version pour les professionnels : https://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK401261/

Concernant les champignons médicinaux en compléments alimentaires, la Société Nutrixéal commercialise des champignons médicinaux biologiques cultivés en France. Le Dr Donatini Bruno commercialise également (via la Société Forêt et Nature), des mycéliums de champignons en poudre. On retrouve tous les champignons médicinaux décrits ci-dessus.

Dr. A. D’oro

Références :

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  4. Riley DR « Bacteria-human somatic cell lateral gene transfer is enriched in cancer samples » PLoS Comput Biol 2013 ;9(6)
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