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Comment se protéger du COVID 19 en boostant son immunité antivirale

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Introduction

Nous sommes actuellement face à une pandémie historique que nous n’avions pas connue depuis presque un siècle. Une menace qui affecte non seulement nous et nos proches mais également toute notre économie. COVID 19 est une maladie virale causée par le virus SARS-CoV2, les scientifiques estiment que 40 à 70% de la population sur terre sera touchée par ce virus. Ceux qui souffrent de maladies chroniques et les personnes âgées sont beaucoup plus vulnérable, avec un risque augmenté de plus de 10 fois du reste de la population. Afin de freiner la propagation de ce virus, les pouvoirs publiques sous les conseils d’experts ont décidé des mesures drastiques que nous connaissons tous car elles nous sont répétées à longueur de journée. Les gens sont conscients qu’au vue de la situation, il est nécessaire de se focaliser sur l’importance de se protéger, de protéger notre entourage, notre communauté et de réduire le risque de propagation de cette maladie. Le but de cet article est de montrer que nous ne sommes pas impuissants face à cette situation et qu’en plus de suivre les consignes des responsables de la santé publique, nous pouvons prendre soin de nous afin de renforcer notre immunité, garant d’une protection efficace contre les virus et surtout comprendre que cette période de confinement peut devenir une réelle opportunité pour améliorer sa santé, redéfinir ce qui est essentiel pour nous et changer son regard sur le monde.

Que savons-nous sur cette maladie ?

Le COVID-19 est causé par un virus de la famille des Coronavirus qui semble avoir émergé de la ville de Wuhan en chine, épicentre de la pandémie. Actuellement, ce virus a diffusé dans plus de 155 pays touchant environ 560 000 personnes confirmées dans le monde (au 27 mars 2020) et a fait plus de 26 000 morts. Il s’agit d’un virus nouveau pour l’homme ce qui veut dire que nous n’avons pas d’immunité acquise pour ce virus et tout le monde peut être atteint.  Il est facilement transmissible et peut survivre sur diverses surfaces jusqu’à 2 à 3 jours. Les gens infectés deviennent contagieux et peuvent transmettre le virus entre 2 et 14 jours après exposition. Heureusement ce virus est facilement tué par des agents nettoyants antibactériens comme l’alcool, l’eau de javel etc. Les personnes les plus à risque sont les personnes de plus de 70 ans, ceux qui souffrent de maladies chroniques (diabète, HTA, cancer etc.) et ceux qui sont sous traitements d’immunosupresseurs.

Plus de 80% des personnes infectées ont des symptômes légers ou pas de symptômes et plus de 96 à 98% guérissent de cette maladie. Toutefois, on estime que plus d’un million et demi d’américains pourraient mourir en raison de la diffusion rapide et à large échelle du virus. La maladie peut se propager dans les poumons pouvant amener jusqu’à la détresse respiratoire et la mort. Le taux réel de mortalité est difficile à connaitre, on avance un taux de mortalité de 2,4 à 6% toutefois souvent les personnes souffrant d’une forme asymptomatique ou légère ne sont pas prises dans les statistiques et en tenant compte de cela certains experts avancent des taux de mortalité inférieur à 1 %.

Que savons-nous sur notre capacité à contenir la propagation du virus ?

La Chine et la Corée du sud ont réussi à réduire la propagation du virus suite à une mise en quarantaine stricte associée à des contrôles policiers. On constate dans ce cas un aplatissement de la courbe de progression de la maladie et c’est ce que nos pouvoirs publics espèrent constater rapidement suite au confinement actuel. Ainsi, en ralentissant la progression de la maladie par le confinement et la distance sociale, on espère éviter la surcharge de notre système de santé, des hôpitaux et des places aux soins intensifs. En effet, le nombre de ventilateurs disponibles seraient vite dépassés si nous laissions l’épidémie diffuser sans contrôle et de nombreuses personnes mourront faute de soins appropriés.

Quelles sont les traitements à disposition

Actuellement aucun traitement n’a démontré scientifiquement la capacité de traiter le COVID-19 à part des traitements symptomatiques (paracétamol) ou des traitements d’accompagnements (oxygène ou ventilation assistée). Toutefois des traitements prometteurs sont actuellement en cours d’évaluation et sont déjà utilisés surtout en milieu hospitalier.

·       Le Plaquénil (hydroxychloroquine)

Il s’agit d’un traitement immunomodulateur utilisé dans les maladies auto-immunes.  Le Plaquénil est un médicament ancien, bien connu, de faible coût avec assez peu d’effets secondaires. Les médias en parlent beaucoup depuis quelques jours se référant le plus souvent aux études du Dr Raoult, professeur en infectiologie à Marseille. Ce dernier affirme pouvoir traiter le coronavirus grâce à la chloroquine. Chez les spécialistes, ce médicament suscite beaucoup d’espoir chez les uns et de la méfiance chez les autres qui pointent des insuffisances dans les conclusions basées sur un essai avec 26 cas avec une méthodologie critiquées. Le gouvernement français, devant l’urgence de la situation, a décidé toutefois de prescrire ce médicament en milieu hospitalier dans les cas sérieux de COVID-19. L’Italie a récemment suivi l’exemple de la France. Si l’on regarde les études récentes publiées, ce médicament aurait un effet immunomodulateur et anti-inflammatoire permettant de réduire les messagers de l’inflammation par suppression de l’activation des cellules immunitaires T.  Cela permettrait de réduire le risque du passage d’une forme modérée vers une détresse respiratoire qui est principalement due à une perte de contrôle de l’inflammation au niveau des poumons (1,2,3). Il n’est toutefois pas certain que la prise de ce médicament en prévention ou lors de forme légère soit utile voir même indiquée en raison de son effet immunosupresseur.

·       Autres traitements en cours d’évaluation

Le Remdesivir, il s’agit d’un médicament antiviral développé pour l’Ebola, donné par voie intraveineuse. Les études sont en cours et semblent également prometteuses (4). Les médicaments bloquant les cytokines inflammatoires comme le tocilizumab ou le sarilumab sont également en cours d’étude. Ces médicaments utilisés dans les maladies inflammatoires ont la capacité de réduire les messagers de l’inflammation. Ce sont ces cytokines inflammatoires qui sont responsables de la progression du COVID-19 vers une forme sévère avec détresse respiratoire. Toutefois ces médicaments affaiblissent le système immunitaire et sont connus pour favoriser des infections chez les personnes traitées pour leurs maladies auto-immunes. D’autres approches sont en cours comprenant l’utilisation par exemple de l’Interféron béta, de l’amantadine etc. La mise au point d’un vaccins devrait prendre encore au minimum une année avant de connaitre l’efficacité et la tolérance d’un vaccin lors d’essais cliniques.

Comment me protéger, protéger mon entourage et la société ?

Il s’agit bien entendu des recommandations officielles qui nous sont répétées à longueur de journée afin de réduire la propagation de la maladie.

La distance sociale

Maintenir une distance de sécurité d’environ 2 mètres (minimum 1 mètre) permet de réduire efficacement la contamination d’une personne à l’autre. Le virus peut se transmettre à travers des sécrétions produites lors d’éternuements et de toux pouvant rester en suspension dans l’air et diffuser sur une distance d’environ 1 mètre ou plus. Heureusement le virus ne reste pas très longtemps en suspension dans l’air surtout à l’extérieur. En contrepartie, la distance sociale peut favoriser l’isolement sociale d’une personne. Diverses études ont montré que la solitude mal vécue était liée avec une mortalité augmentée ainsi qu’une baisse de notre immunité. C’est pourquoi il est important de ne pas s’isoler et de rester en contact avec nos proches via nos moyens de communication (téléphone, skype, whatsapp etc.).

Maintenir une bonne hygiène des mains

Il est conseillé de se laver les mains pendant au moins 20 secondes avec de l’eau et du savon régulièrement durant la journée. Le virus peut se déposer sur diverses surfaces de l’extérieur comme une poignée de porte, un stylo etc. Après avoir touché des objets ou des personnes, il est conseillé de se laver les mains ou d’utiliser un gel hydro alcoolique et d’éviter de se toucher le visage (ce qui est difficile à éviter).

Le confinement

Une des mesures les plus drastiques reste le confinement à domicile. Le mot d’ordre c’est de rester le plus possible à la maison. Le télétravail est fortement encouragé. Si l’ensemble de la population reste confiné à la maison pendant au moins une période de 2 à 3 semaines cela permettrait de ralentir de façon significative la progression du virus et donnerait la possibilité aux hôpitaux de gérer les personnes nécessitant une hospitalisation ou de bénéficier d’une prise en charge aux soins intensifs. Toutefois la durée du confinement semble s’allonger au vu de l’absence actuelle de signes de diminution de la propagation de la maladie.  

Comment je peux renforcer mon système immunitaire contre le COVID 19

Si pour protéger nos proches et notre communauté, les recommandations officielles sont nécessaires, à titre individuel le plus important est de maintenir une bonne vitalité et un système immunitaire performant. Cette période de confinement peut être une opportunité pour prendre soin de soi et de sa santé ainsi que permettre une réflexion sur ce qui est important et essentielle dans notre vie. La pandémie en nous immobilisant nous offre la possibilité de faire le point sur nous et de nous permettre de changer notre façon de fonctionner, de manger, de penser, de ressentir ainsi que de changer notre regard sur notre environnement. Cela ne doit pas nous empêcher d’avoir de l’empathie pour toutes les personnes qui souffrent à cause de ce virus ainsi que de ressentir de la gratitude pour tout le personnel soignant qui se bat au quotidien pour sauver des vies. Toutefois rester engluer dans la peur et l’anxiété, s’abreuver de nouvelles angoissantes en suivant les informations toute la journée ne va pas nous aider moralement et même va affaiblir nos défenses immunitaires. Nous allons maintenant voir ce qui peut nous aider à avoir un système immunitaire fort, seul garant d’une bonne défense contre les virus.

Une alimentation saine de type méditerranéenne

Notre système immunitaire a besoin de nombreux minéraux et vitamines pour bien fonctionner et cela dépend de la qualité de nos aliments. Nous savons que les décès suite à des infections, dans les pays en voie de développement, sont souvent favorisés par des déficiences nutritionnelles. Même dans nos pays, les gens présentent souvent des déficits micro nutritionnels liés à une alimentation appauvrie en micronutriments et riche en féculents (pâtes, pizza, pain etc.). On sait par exemple que les diabétiques meurent plus fréquemment du COVID 19 et lorsque l’on sait qu’une personne sur trois présente un syndrome métabolique et un pré-diabète, il devient important d’éviter l’excès de sucre et de réduire les féculents pour ne pas affaiblir notre système immunitaire. En effet, limiter les sucres et les féculents va permettre au système immunitaire de mieux fonctionner. Des études sur des modèles animaux ont clairement montré qu’une diète riche en sucres affectait notre système immunitaire (5). 

D’autre part les apports de protéines doivent rester adéquats, en effet on sait que les personnes âgées consomment de façon insuffisante les protéines (viandes, poissons, tofu, œufs). Un bon apport de protéines (environ 1gr/kg) est un facteur indispensable à une bonne immunité. Il est important également de manger des végétaux et des fruits pleins de couleurs différentes en raison de leur richesse en vitamines C et en phytonutriments, mangez environ 8 portions de légumes et 2 portions de fruits. Les phytonutriments comme les polyphénols ont des vertus antioxydantes, anti-inflammatoires et immunostimulantes.

Des bonnes graisses sont également nécessaires telles que de l’huile d’olive de qualité, du beurre, des poissons des mers froides pour leur apports de vitamines A et D.

On peut également rajouter des aliments fermentés tels que de la choucroute, le kimchi, ou le kefir afin de maintenir une santé optimale de notre microbiote, garant d’une bonne immunité. Il faut également boire en suffisance, favoriser des thés au gingembre ou au curcuma et éviter les jus de fruits et sodas trop riches en sucre.

Avoir un bon sommeil

Le sommeil permet au corps de se régénérer. Sans sommeil suffisant, une bonne fonction du système immunitaire n’est pas possible. Il faut avoir au moins 7 à 8 heures de sommeil par nuit. Pour ceux qui ont de la peine à s’endormir, on peut s’aider avec des techniques de relaxation ou de respiration.

Faire de l’exercice régulièrement

Un exercice modéré entre 30 et 45 minutes par jour est conseillé pour booster son immunité. Il est préférable d’éviter des exercices trop intenses et trop prolongés qui peuvent affaiblir notre système immunitaire, préférer la marche, la course à pied ou le vélo (si autorisé).

Gérer son stress

Les études sont claires, l’augmentation du niveau de stress augmente la susceptibilité aux infections virales en diminuant notre immunité (6). Une étude en 2014, suite à la menace de la grippe H1N1, avait montré que les taux d’anxiété et de stress étaient beaucoup plus élevés chez les personnes qui craignaient le plus les conséquences du virus par rapport à ceux qui avaient des craintes modérés et un sentiment de contrôle de la situation (7). Il est important de ne pas rentrer dans la peur et de nourrir une meilleure confiance en ces capacités immunitaires. Le confinement peut être une bonne occasion de s’initier à des techniques anti-stress comme la méditation, le yoga ou la cohérence cardiaque. Je vous invite de consulter le site de Karine D’oro pour vous renseigner sur la cohérence cardiaque (https://www.karinedoro.com/coherence-cardiaque) ainsi que pour accéder à des méditations guidées, (https://www.karinedoro.com/programmes). Une étude intéressante de 2012 a montré que la pratique de la méditation ou d’un exercice d’intensité modérée a permis de réduire presque de moitié le nombre d’épisodes d’infections respiratoires, le plus souvent virale, par rapport à un groupe témoin (8).

Quels suppléments peut nous aider pour booster notre immunité afin de nous protéger contre le COVID-19 ou nous aider à guérir

La vitamine D

Un niveau adéquat de vitamine D est essentiel pour une fonction immunitaire optimale et cela n’est pratiquement pas possible durant les mois d’hiver. Des études ont montré que les gens qui avaient des niveaux bas de vitamine D avaient 11 fois plus de risque d’avoir la grippe alors que dans une autre étude, la prise de vitamine D permet de réduire la grippe de 42%. Il peut être intéressant de connaitre son niveau sanguin de vitamine D dans le sang pour mieux adapter la dose à prendre. Au minimum, on conseille 2000 UI par jour, toutefois dans cette période à risque, il est préférable de prendre pour un adulte des doses entre 4000 et 5000 UI/jour. Cette dose a démontré une efficacité dans la protection contre certains virus lors de diverses études (9,10,11).

La vitamine C

Le rôle de la vitamine C dans le maintien d’une bonne immunité est connu de longue date. On sait qu’une déficience en vitamine C entraine une baisse de l’immunité et une plus grande susceptibilité aux infections. Diverses études ont montré qu’une supplémentation en vitamine C aide à prévenir ou à traiter des infections respiratoires ou systémiques (12).  Les doses de vitamine C en prévention se situent entre 500 mg à 1 gr de vitamine C par jour. Toutefois, le traitement lors d’une infection aigue requière des doses beaucoup plus importantes pour compenser la réponse inflammatoire et la demande métabolique. Ainsi une publication de 2017 à évaluer divers essais thérapeutiques avec la vitamine C et a montré que la durée de l’infection virale diminuait seulement à des doses élevées au tour de 6 à 8 gr/jour. Les auteurs expliquaient ainsi que des études avec des doses plus faibles n’avaient pas montré d’effets probants (13).

D’autre part, diverses équipes s’intéressent à la vitamine C a haute dose en intraveineuse dans la prise en charge du coronavirus. Cela pourrait non seulement abaisser la quantité de virus mais le plus important, prévenir et aider à traiter l’inflammation des poumons et le syndrome de détresse respiratoire. Après diverses expériences positives en Chine, la Shangai Medical Association en Chine a publié un consensus dans la prise en charge du COVID-19 basé sur l’étude de plus de 300 cas cliniques et l’avis de 30 experts. Dans ce consensus, ils recommandent entre autre d’adjoindre des hautes doses de vitamine C en IV. La dose recommandée est de 50 à 100 mg/kg/jour et pour les patients dans des états sévères, d’utiliser plus de 200 mg/kg/j (14).

Actuellement, on peut raisonnablement proposer de prendre en prévention 2gr de vitamine C de bonne qualité, à répartir dans la journée en deux ou 3 fois. En cas de maladie, on peut monter à des doses plus importantes de 8 à 10 gr reparties dans la journée.

Le zinc

Le zinc est un minéral indispensable à notre immunité et de nombreuses études ont montré qu’une carence en zinc affaiblit notre système immunitaire et favorise les atteintes virales. Une étude de 2010 publiée dans la revue PLOS a montré que le zinc pouvait inhiber in vitro l’activité de la polymérase chez le Coranovirus, en bloquant la synthèse de l’ARN, empêchant ainsi le virus de se répliquer (15). Comme le SARS-CoV est proche du COVID 19, il est vraisemblable que le zinc puisse aider de la même façon. Le zinc se trouve en bonne quantité dans les fruits de mer, particulièrement les huitres, la viande rouge et les graines de courge. On peut également proposer la prise de 30 mg de zinc par jour en prévention.

Le sélénium

Les infections virales entrainent divers signes cliniques dont le stress oxydatif et l’inflammation jouent un rôle important (16). Ainsi dans le COVID-19, le passage vers une forme sévère pulmonaire est lié à une cascade inflammatoire locale avec un stress oxydatif qui détruit les poumons. Le sélénium possède de multiples fonctions dans l’organisme et ce minéral est bien connu comme cofacteur indispensable à l’enzyme glutathion peroxidase, une des défenses antioxydantes majeures de notre organisme. De plus, lors d’une atteinte virale, on assiste à une augmentation de la consommation des micronutriments qui nécessite d’être compensé par une supplémentation. On peut dès lors conseiller la prise de 150 à 200 microgrammes de sélénium.

Les probiotiques

On sait depuis de nombreuses années que les probiotiques confèrent une meilleure immunité chez l’être humain en permettant de mieux moduler et stimuler nos réponses immunitaires. On sait également qu’un certain nombre d’espèces de lactobacillus et de bifidobactéries exercent un rôle important sur notre immunité innée en augmentant l’activité des NK (natural killers) et des macrophages, ce qui est essentiel pour nos défenses antivirales.  De plus, ces effets immunomodulateurs interviennent dans le contrôle des cytokines inflammatoires réduisant ainsi les réactions inflammatoires secondaires (19). De nombreux personnes ont constaté que la prise régulière de probiotiques réduisait le risque de maladies saisonnières (grippe, bronchite, infection ORL) et diverses études l’ont confirmé.

Concernant le COVID-19, il est intéressant de se pencher sur une publication chinoise de février 2020 sur la prise en charge du COVID-19 dans l’expérience de l’hôpital universitaire de Zhejing.  Les médecins ont constaté chez un certain nombre de patients infectés, la présence d’une dysbiose intestinale avec diminution du pourcentage de bonnes bactéries tels que les lactobacilles et les bifidobacteries. Ces médecins hospitaliers ont proposé comme support nutritionnel d’adjoindre des prébiotiques et probiotiques afin de réguler le microbiote intestinal et de réduire le risque secondaire d’une infection bactérienne par translocation (20).  

Les extraits de champignons tels que reishi, maitake, shiittake, cordyceps

Les champignons immunostimulants sont connus pour leurs propriétés immunostimulantes, ils contiennent des beta-glucans dont la recherche a démontré que ces composants régulaient vers le haut notre immunité innée (17,18). Cette composante de notre système immunitaire est en première ligne dans nos défenses antivirales et antibactériennes. 

La quercétine

La quercétine fait partie de la famille des flavonols présente dans les fruits et légumes. On retrouve les glycosides de quercétine dans la pomme, le sureau, les oignons, les câpres, le thé vert etc. L’oignon rouge est une des sources alimentaires avec les plus hautes concentrations. Il reste toutefois difficile de trouver dans l’alimentation les apports qui permettent d’obtenir des taux plasmatiques comparables à ceux étudiés dans les études cliniques. La quercétine est connue pour ces effets antioxydants, anti-inflammatoires et  de la protection cardio-vasculaire. Récemment diverses études se sont penchées sur l’interaction de la quercétine avec différents virus (Influenza, EBV, hépatite C, B, papillomavirus). Le professeur Michel Chrétien de la faculté de médecine de l’université de Montreal a émis l’opinion que la quercétine aurait des propriétés inhibitrices à l’égard du coronavirus (COVID-19) et pourrait offrir une alternative tant préventive que curative à l’égard de cette épidémie. Ces affirmations semblent confirmer par plusieurs publications récentes sur la capacité de ce phytonutriment à inhiber certains coronavirus dans des études animales (23,24,25).

Les herbes et épices immunostimulantes

Beaucoup de plantes ont des capacités anti-microbiennes ou immunostimulantes. On trouve diverses préparations sur le marché pouvant inclure entre autres l’astragale, l’échinacée, l’oleuropéine, le pépin de pamplemousses etc… Au niveau culinaire, on peut conseiller d’adjoindre à ces légumes, de l’ail, de l’oignon et des épices comme l’origan, le curcuma, le gingembre, le romarin etc..

En pratique :

Il n’est pas nécessaire de prendre tous les suppléments décrits ci-dessus. On peut envisager de débuter par des suppléments de base qui peuvent suffire dans un premier temps surtout si l’on tient compte des recommandations générales décrites ci-dessus. Je propose ci-dessous différents produits en me référant à plusieurs reprises au laboratoire Nutrixeal. Il existe bien entendu de nombreux laboratoires offrant des produits de qualité similaire et je donne le nom de ce laboratoire uniquement parce que je l’utilise fréquemment et que leurs produits sont de qualités, sans conservateurs. Comme compléments de base on peut partir sur ces 4 produits :

  • Vitamine D à la dose de 4000 UI/j
  • Vitamine C liposomale 1 gr 2x par jour. Par exemple : chez Nutrixeal.fr :Ester-C Phytocomplex en formulation liposomale, 1 gr 2x par jour. Si vous êtes malade, les doses peuvent être augmentées fortement, autour de 8 à 10 gr par jour réparti dans la journée.
  • Zinc 30 mg/jour. Par exemple : chez Nutrixeal.fr, zinc chélaté à 15 mg, 2cp par jour
  • Des probiotiques Par exemple : Ultraflora immun de chez Bionutrics ou Smebiocta 299V ou encore Probiopur de chez Nutrixeal

 

On peut rajouter au besoin, une ou deux préparations supplémentaires selon la fragilité de la personne et chez ceux qui sont dans des groupes à risque :

  • Des extraits de champignons médicinaux (cordyceps, reishi, shiitake, maitake etc..) Chez Nutrixeal, il existe tout une gamme de champignons médicinaux.
  • De la quercétine (par exemple chez Nutrixeal.fr, quercétine anhydre 500 mg phytocomplex 2 gel/j)
  • Des plantes immunostimmulantes. On pensera à l’astragale, l’oleuropéine, l’échinacée, la nigelle etc.)

En conclusion

Le but de cet article est de vous responsabiliser. Dans cette période de confinement, vous pouvez choisir de vous ennuyer, tuer le temps devant un écran, boire, fumer ou manger une alimentation dévitalisée riches en féculent (pâtes, pizzas, pain) et en sucreries avec comme conséquence une baisse de votre vitalité et de votre immunité ou vous pouvez retrouver une meilleure santé et une immunité forte en suivant les recommandations ci-dessus. Rappelez-vous que nous pouvons utiliser le confinement comme une opportunité pour retrouver une meilleure santé physique et psychique et revoir nos priorités existentielles. Nos vies trépidantes ne nous laissaient pas le temps de prendre soin de nous. Maintenant nous avons du temps pour manger plus sainement, retrouver un meilleur sommeil, se détendre, faire de l’exercice si possible à l’extérieur en s’exposant au soleil, gérer son monde intérieur en évitant les pensées stressantes nourries par les médias et dépasser la peur en pratiquant une technique de gestion de stress comme la méditation, le yoga ou la cohérence cardiaque. Au lieu de nous isoler nous pouvons également communiquer régulièrement avec les gens qu’on apprécie ou qu’on aime en partageant des moments positifs. Vous avez également la possibilité de prendre certains suppléments qui vont renforcer encore plus vos défenses immunitaires. Votre vie vous appartient, à vous de choisir.

Dr. A. D’oro

Références

  1. Zhou D, « COVID-19: a recommendation to examine the effect of hydroxychloroquine in preventing infection and progression” J Antimicrob Chemother.2020 Mar 20.  

2.     Devaux « New insights on the antiviral effects of chloroquine against coronavirus: what to expect for COVID-19 ?” Int J Antimicrob Agents. 2020 Mar 11:105938

  1. Yao X » In Vitro Antiviral Activity and Projection of Optimized Dosing Design of Hydroxychloroquine for the Treatment of Severe Acute Respiratory Syndrome Coronavirus 2 (SARS-CoV-2)” Clin Infect Dis. 2020 Mar 9.

  2. Ko WC “Argumens in favor of remdesivir for treating SAR-CoV 2 infections” Int J Antimicrob Agents, 2020 Mar

  3. Yu S “A high sugar diet affects cellular and humoral immune reponses in Drosophila” Exp Cell. Res, 2018

  4. Sribanditmongkol “Effect of perceived stress on cytokine production in healthy college students” West J Nurs Res. 2015 Apr;37(4):481-93

  5. Taha SA “HiN1 was not all that scary: uncertain and stressor appraisals predict anxiety related to a coming viral threat” Stress Health 2014 Apr;30(2)

  6. Barett B. “Meditation or exercice for preventing acute respiratory infection: a randomized controlled trial” Ann Farm. Med 2012 Jul-Aug;10(4):337-46

  7. Martinez-Moreno “Effect of high doses of vitamin D supplementation on dengue virus replication, Toll-like receptor expression, and cytokine profiles on dendritic cells” Mol Cell Biochem.2020 Jan;464(1-2):169-180

  8. Eckard AR “ Vitamin D supplementation decreases immune activation and exhaustion in HIV-1-infected youth” Antivir Ther 2018;23(4):315-324

  9. Dougherty KA “Safety and Efficacy of High-Dose Daily Vitamin D3 Supplementation in Children and Young Adults Infected With Human Immunodeficiency virus” J Pediatric Infect Dis Soc.2014 Dec;3(4):294-303

  10. Carr AC “ Vitamin C and immune Function” Nutrients 2017 Nov 3;9

  11. Hemila H “Vitamin C and Infections” Nutrients 2017 Mar 29;9(4)

  12. https://mp.weixin.qq.com/s/bF2YhJKiOfe1yimBc4XwOA

  13. Aartjan “Zn2+ Inhibits Coronavirus and Arterivirus RNA Polymerase Activity In Vitro and Zinc Ionophores Block the Replication of These Viruses in Cell Culture” PLOS, Nov 4,2010

  14. Guillin OM “ Sélénium, Selenoproteins and viral replication” Nutrients 2019 Sep 4:11(9)

  15. Ellan K “Anti-viral activity of culinary and medicinal mushroom extracts against dengue virus serotype 2: an in-vitro study” BMC Complement Altern Med 2019 Sep 18;19(1)260

  16. Adotey G “Effect of immunomodulating and antiviral agent of medicinal mushrooms on CD4+ T-Lymphocyte counts of HIV infected patients” Int J Med Mushrooms 2011;13(2):109-13

  17. Azad MAK “Immunomodulatory effects of probiotics on cytokine profiles” Biomed Res Int. 2018 Oct 23

  18. Xu K “Management of corona virus disease (COVID 19): the Zhejiang experience” Zhejiang Da Xue Xue Bao Xue Ban février 2020

  19. Liu YS “Surface.displayed porcine IFN-A3 in lactobacillus plantarum inhibits porcine enteric coronavirus infection in porcine intestinal epithelial cells” J Microbiol Biotechnol 2019 Dec 15

  20. Yang WT “ Immune response characterization of mice immunized with Lactobacillus plantarum expressing spike antigen of transmissible gastroenteritis virus” Appl Microbiol Biotechnol.2018 Oct;102(19):8307-831

  21. Jo S “Characteristics of flavonoids as potent MERS-CoV 3C-like protease inhibitors” Chem Biol Drug Des. 2019 Dec.

  22. Chiow KH “Evaluation of antiviral activities of Houttuynia cordata Thunb. extract, quercetin, quercetrin and cinanserin on murine coronavirus and dengue virus infection” . Asian Pac J Trop Med.2016 Jan;9(1):1-7.

  23. Nguyen TT “Flavonoid-mediated inhibition of SARS coronavirus 3C-like protease expressed in Pichia pastoris” Biotechnol Lett.2012 May;34(5):831-

 

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QUENTIN
QUENTIN
4 années il y a

Docteur Le bleu de méthylène peut-il être utile pour le COVID-19 ?MERCI

minia
minia
3 années il y a

Bonjour, merci pour vos articles qui sont toujours de grande qualité ^^

J’avais eu beaucoup de problèmes avec la manière dont je me nourrissais

Ce programme m’a beaucoup aidée au quotidien.

https://bit.ly/ProgrameNutrition360

Je me permets de le mettre ici au cas où ce programme peut aider quelqu’un.

À plus tard :p

christa domergue
christa domergue
3 années il y a

Merci encore pour votre article, depuis le temps que je vous lis, je pensais savoir déjà beaucoup de choses pour prendre soin de soi plus naturellement, mais j’en apprends chaque fois des nouvelles! Personnellement je bois toujours du kéfir de fruit et du kéfir de lait et mes terribles ennuis des intestins ne sont jamais revenus et récemment je n’ai plus de douleurs à l’épaule dues à une tendinite d’insertion que rien (antiinflammatoires, antalgiques) n’arrivait à calmer.
Pour la covid19, en prévention j’ai pris de l’huile essentielle de ravintsara chaque fois que j’avais mal à la gorge!

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