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guten freeLe gluten : voici un sujet d’actualité très controversé. Parler du gluten ce n’est pas un sujet rationnel ou scientifique c’est parler d’une religion. Nous sommes actuellement confrontés dans le monde de la santé à une guerre de religions entre d’une part le corps médical qui ne reconnaît que la maladie coeliaque et d’autre part les personnes convaincues des méfaits du gluten sur la santé.
Les personnes convaincues du rôle néfaste du gluten le définissent comme un ennemi pouvant être responsable de l’apparition de maladies inflammatoires, auto-immunes voir même du cancer. Diverses explications en partie scientifiques sont souvent évoquées, telles que l’inadaptation génétique de l’homme au blé, raison pour laquelle il ne peut correctement l’assimiler (théorie paléolithique ou du régime ancestrale du Dr Saignalet). D’autres théories avancent la transformation du blé comme responsable puisque aujourd’hui le blé ne ressemble plus au blé primitif et dès lors est devenu moins digeste.
Il faut toutefois reconnaître que depuis des milliers d’années le blé a été consommé sans entraîner de problèmes majeurs de santé. Il constitue encore aujourd’hui l’élément nutritif de base dans divers parties du monde à l’exception de l’Asie. L’explosion des maladies de civilisations remonte principalement à ces dernières décennies mais ne trouve pas son explication uniquement dans la consommation du blé, même transformé.
En contre partie, on constate ces dernières années que de plus en plus de personnes supportent mal la consommation de blé ou de gluten. Les gens qui souffrent de problèmes divers essayent d’exclure certains aliments dont le gluten. Parfois cette diète d’exclusion amène un soulagement des symptômes. Cette pratique commune, permet d’incriminer le gluten comme seul responsable des troubles présentés. Le plus souvent ni le thérapeute ni la personne conseillée ne comprennent clairement la relation entre la consommation du gluten et leurs symptômes. Ils gardent souvent une vision simplifiée, plaçant le gluten comme le perturbateur principal de beaucoup de maux.
Heureusement, le monde médical semble s’être réveillé face à ce problème et de nombreuses recherches sont effectuées dans ce domaine, ce qui a permis de clarifier certains éléments et de mieux préciser la complexité du problème.

LE GLUTEN ET LE BLE SONT RECONNUS POUR PROVOQUER DIVERSES MALADIES

La maladie la plus connue en relation avec l’ingestion du gluten reste la maladie coeliaque dont l’incidence est en constante augmentation ces dernières années touchant actuellement presque une personne sur cent. La maladie coeliaque est une maladie auto-immune de l’intestin grêle causée par une réaction immunitaire suite à l’ingestion du gluten provoquant une atrophie de la muqueuse intestinale et secondairement une malabsorption avec des conséquences graves sur la santé. Le seul traitement possible consiste à l’exclusion totale du gluten.

On retrouve également des réactions allergiques au blé. Dans ce cas deux tableaux différents sont décrits:
D’une part, l’allergie de type I : cette allergie au blé provoque une atteinte cutanée, intestinale ou respiratoire (par exemple, l’asthme du boulanger, un urticaire de contact ou une rhinite). Elle fait intervenir les immunogglobulines IgE avec libération d’histamines. Les allergologues peuvent documenter clairement cette atteinte par des tests cutanés ou sanguins. Le traitement est principalement l’éviction du contact avec le blé soit cutané, respiratoire ou par ingestion.
D’autre part, l’allergie de type III : on parle alors d’intolérance au blé qui découlerait d’une réaction inflammatoire à médiation immunitaire. Cette entité reste toutefois controversée dans le monde médical en raison du manque de relation entre la présence d’anticorps IgG alimentaires et la présence de symptômes. De plus, les études montrent un manque d’information quant à l’efficacité des diètes avec exclusion des aliments incriminés par ces tests. Malgré cela, de nombreux thérapeutes en nutrition ou naturopathes utilisent ces tests d’intolérances alimentaires afin de rechercher une cause aux plaintes du patient.
Il existe deux types de patients souffrants d’intolérance : ceux dont l’intolérance est spécifique au blé et ceux qui ont des multiples intolérances. Cette dernière entité semble être plus le reflet d’un problème de perméabilité intestinale.

LA SENSIBILITE AU GLUTEN UN CONCEPT RECONNU MAIS DIFFICILE A DEFINIR

La littérature médicale récente décrit de plus en plus des personnes présentant une sensibilité au gluten, sans être une maladie coeliaque et sans apparence de phénomène allergique ou auto-immun. Face à ce phénomène qui touche environ 8% de la population, une nouvelle nomenclature reconnue au niveau international a été proposée concernant les affections liées au gluten (gluten related disorders) et une nouvelle notion a émergée récemment, celle de la sensibilité au gluten (non-celiac gluten sensitivity ou NCGS). La compréhension de ce phénomène récent n’est pas encore clairement définie.
Cette sensibilité au gluten semble de plus en plus fréquente et certains auteurs estiment qu’elle touche environ 8% de la population. A la différence de la maladie coeliaque, les personnes souffrant de sensibilité au gluten ne présentent pas d’atteinte objective de la muqueuse intestinale. Ces personnes peuvent présenter des manifestations symptomatiques intestinales (diahrrées, colites, ballonements, flatulences…) ou/et extra-intestinales (céphalées, léthargie, déficit d’attention, dépression.). Ces symptomes sont entretenus par l’ingestion de gluten et améliorés par l’arrêt du gluten.
Ainsi, on peut dire qu’une personne présente une sensibilité au gluten (NCGS) si la maladie coeliaque a été exclue et que des symptômes de type colon irritable sont améliorés à l’arrêt du gluten.

SENSIBILITE AU GLUTEN : DES MECANISMES ENCORE PEU COMPRIS

Les mécanismes physiologiques expliquant cette sensibilité au gluten restent en partie incompris. Les études médicales montrent clairement qu’il s’agit d’une entité différente de la maladie coeliaque ou d’une réaction allergique. En effet, les études ne mettent pas en évidence une perturbation de la perméabilité intestinale ou des atteintes immunologiques ou morphologiques (atrophie de la muqueuse) comme on le constate dans la maladie coeliaque.

Dans la sensibilité au gluten on a pu démontrer des mécanismes immunitaires différents tels qu’une activation de l’immunité innée avec altérations de certains marqueurs d’immunité (TLR2 et FOXP3) , ce que l’on ne retrouve pas dans la maladie coeliaque.

RECOUPEMENT AVEC LE SYNDROME DU COLON IRRITABLE

Le colon irritable est un problème fréquent qui touche environ 5 à 10% des adultes et des adolescents. La majorité des symptomes du colon irritable sont presque les mêmes que ceux liés à la sensibilité au gluten (douleurs abdominales, diahrrées, flatulences, nausées, céphalées, fatigue, douleurs musculaires etc…) De ce fait, beaucoup de gens souffrant de sensibilité au gluten sont taxés à tort de colon irritable.
Des études médicales ont permis de conclure que la sensibilité au gluten est bien une entité distincte du colon irritable. Certains auteurs pensent qu’un pourcentage non négligeable (jusqu’à 30%) de personnes diagnostiquées comme colon irritable sont en fait des personnes souffrant d’une sensibilité au gluten.
Il est important de pouvoir faire la différence et de savoir si le patient souffre de colon irritable ou d’une sensibilité au gluten. Etant donné que les symptômes sont identiques, seule l’amélioration des symptômes à l’arrêt du gluten et leur réapparition à la réintroduction permet de conclure la possibilité d’une sensibilité au gluten. Par conséquent la personne qui souffre de colon irritable ne remarquera pas de grande différence au niveau de ses symptômes à l’arrêt du gluten.

SENSIBILITE AU GLUTEN ; EST-CE LE GLUTEN OU LE GRAIN DU BLE QUI POSE PROBLEME ?

Il faut rappeler que le gluten contenu dans le germe du blé est un mélange de centaines de protéines distinctes dont les principales sont la gliadine et la glutinine. Toutefois, les proteines du gluten ne semblent pas être les seuls agents responsables du développement de symptômes intestinaux. Ainsi certains travaux ont évoqué le rôle d’autres composants du blé pouvant avoir un rôle néfaste tels que les lectines connues pour leur effet immunomodulateur, resistant aux enzymes digestifs ou les agglutinines du germe de blé pouvant libérer des cytokines pro-inflammatoires (messagers de l’inflammation).

Plus récemment, certaines protéines connues sous le nom de « alpha-amylase/trypsin inhibitors » ont montré une capacité à déclencher des réactions inflammatoires et immunitaires sur l’intestin autant chez le coeliaque que le non coeliaque.
En outre, le blé contient des sucres à chaines courtes faiblement absorbées (fructans et galactans) qui vont facilement fermentés en la présence de nos bactéries intestinales. Ces fermentations excessives peuvent déclancher chez certaines personnes une distension de la paroi de l’intestin et une augmentation du péristaltisme pouvant entraîner les symptômes classiques du colon irritable (ballonements, diahrrées, colites, flatulences). Des études récentes suggèrent qu’une diète réduisant les FODMAP (terme anglo-saxon désignant plusieurs types de sucres fermentescibles : oligosaccharides, disaccharides, monosaccharides et polyols) offre des bénéfices cliniques importants chez les personnes souffrant de côlon irritable.
J. Bieslekierski et collaborateurs ont montré dans une étude randomisée (Gastroenterology Août 2013) que des personnes connues pour présenter une sensibilité au gluten, lorsqu’elles bénéficient d’un régime alimentaire pauvre en FODMAP, réagissaient beaucoup moins à l’ingestion de gluten. Probablement un certain nombre de personnes ayant l’impression d’être sensibles au gluten sont en réalité intolérantes à certains sucres fermentiscibles du blé (fructans et galactans) et non au gluten. En réalité, ce qui complique la compréhension de ce phénomène c’est que les céréales riches en gluten sont également riches en fructanes et galactanes qui produisent une fermentation importante au niveau intestinal chez les sujets qui y sont sensibles.

POUR UNE PRISE EN CHARGE PLUS COHERENTE

Malgré le fait que la majorité des personnes constatent une amélioration de leurs symptômes ou de leur état général après la réduction ou l’exclusion du gluten il est capital de bien faire la part des choses.
Trop souvent les patients qui ont dédidé d’arrêter le gluten ne savent pas très bien comment gérer ce nouveau régime. Ils se demandent parfois si l’exclusion devrait être partielle ou totale, si cette exclusion devrait se faire de temps en temps ou tout le temps, s’il existe une éventuelle association avec d’autres intolérances alimentaires (le lait par exemple) ?
Il est important de pouvoir poser un diagnostique plus précis et basé sur les connaissances actuelles. Voici certaines propositions :
A) Avant toute chose, il est conseillé d’exclure une maladie coeliaque et si possible avant de commencer une diète d’exclusion. Cela se pratique par un dosage des anticorps spécifiques. En cas de doute une consultation chez un gastroentérologue s’impose, nécessitant peut-être une biopsie intestinale. Les conséquences d’une maladie coeliaque non décelée sont importantes pour la santé. Si la maladie coeliaque est diagnostiquée, il n’existe aucun remède pour traiter cette maladie. Seule l’exclusion totale de toutes les céréales contenant du gluten (blé, orge, seigle, froment) doit être pratiquée.

B) Une allergie directe (IgE) au gluten est possible et doit être confirmée en cas de réactions cutanées de contact (excéma) ou respiratoire (asthme du boulanger). C’est un allergologue qui pourra vous le dire en pratiquant des tests de sensibilité.
C) Les intolérances alimentaires sont considérées comme des allergies de type III. Elles sont caractérisées par la présence d’anticorps IgG anti-gliadine qui peuvent être testés en laboratoire. La présence d’autres anticorps alimentaires peut indiquer un problème de perméabilité intestinale et nécessite une prise en charge spécifique de la muqueuse intestinale. Cette notion d’intolérance alimentaire (IgG) n’est pas acceptée de façon consensuelle par le corps médical. Néanmoins, la perméabilité intestinale peut à long terme entraîner des carences en nutriments ainsi que diverses conséquences sur notre état de santé globale.
D) Quant à la sensibilité au gluten, qui est une notion récente, il n’existe actuellement aucun marqueur biologique (auto-immuns ou allergiques) permettant de confirmer cette attente. Par définition, les personnes qui souffrent de sensibilité au gluten sont des personnes non-atteintes de la maladie coeliaque et qui voient leurs symptômes s’améliorer à l’exclusion du gluten.
E) Dans le cas du colon irritable, chez les patients qui pratiquent une diète sans FODMAP (sucres fermentescibles) pendant plusieurs semaines, il été constaté une meilleure tolérance au gluten lorsque celui-ci était réintroduit. Il est intéressant dans ce cas de remarquer que ce n’est pas tant l’arrêt du gluten contenu dans certaines céréales qui améliore les symptômes mais bien l’arrêt des sucres fermentescibles qui sont contenus dans ces céréales à savoir les galactans et les fructans. De bons résultats sont constatés dans la prise en charge du colon irritable en associant une diète sans FODMAP et des outils de gestion du stress.

CONCLUSION

Ce qui est important de retenir c’est que la communauté scientifique s’entend aujourd’hui à reconnaître l’existence de la sensibilité au gluten. Même si ces dernières découvertes sont récentes et que toutes les composantes n’ont pas encore été élucidées, il faut faire preuve de vigilance lorsque l’on propose à quelqu’un d’exclure le gluten pour réduire ses symptômes.
En cas d’amélioration des symptômes après une période d’exclusion de 3 à 4 semaines, il est nécessaire de faire rapidement des bilans complémentaires afin d’exclure une maladie cœliaque, une allergie ou une intolérance alimentaire. Si ces tests sont négatifs, une sensibilité au gluten peut être retenue. Si des fermentations intestinales avec ballonnements et gaz persistent, un test respiratoire est conseillé afin de rechercher une mauvaise digestion des FODMAPS (lactose, fructose, FOS et galactans).

Bibliographie :
– « Non-Celiac Gluten Sensitivity : The new Frontier of gluten related disorders » Review, Carlo Catassi et coll Nutrients 2013
– « Reactivity to dietary gluten : new insights into differential diagnosis among gluten-related gastrointestinal disorders » Antonio Picarelli, Review 2013
– « Non-celiac Gluten sensitivity. Is it in the Gluten or the grain ? » Petula Nijebboer. J Gastrointestin Liver Dis, Décembre 2013
– « Spectrum of gluten related disorders : consensus on new nomenclature and classification » Sapone A. BMC Med 2012
– « Emerging concepts from celiac disease to non celiac gluten sensitivity » Azis I, Pro Nutr Soc 2012
– « Can gluten contribute to irritable bowel syndrome ? » Verdu EF. Am J Gastroenterol 2011
– « Is Gluten a cause of gastrointestinal symptoms in people without celiac disease ? » J. Biesiekierski , Cur Allergy Asthma Rep 2013
– « No effects of gluten in patients with self reported non-celiac gluten sensitivity after dietary reduction of fermentable, poorly absorbed short- chain carbohydrates » J. Biesiekierski, Gastroenterology, August 2013

 

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GOMIS
GOMIS
9 années il y a

Votre article sur le gluten m’a particulièrement intéressée .En effet depuis 40ans((j’ai 68 ans) je souffre de colopathie ,c’est ce que TOUS les médecins ,spécialistes ou généralistes ,m’ont toujours dit.Cette maladie devenait invivable jusqu’au jour où,il y a 3 ans maintenant,un ostéopathe m’a dit d’essayer de supprimer gluten et lactose ….Ce fut spectaculaire ! Du jour au lendemain ma vie changea!
Malgré ce régime très contraignant que j’essaie de suivre, j’éprouve le besoin d’être conseillée par un professionnel compétent dans ce domaine car ,à la lecture de votre article, je vois bien que en fait je ne connais pas du tout la nature exacte de mon intolérance ou sensibilité .D’autant plus qu’il s’avère maintenant que j’ai des carences ,en particulier,en protéines .
J’habite la région bordelaise: auriez-vous une adresse à me conseiller ?
Par avance merci ,avec mes salutations distinguées .

Karine
9 années il y a
Répondre à  GOMIS

Bonjour,

Merci pour vos remarques personnelles qui illustrent bien le problème des exclusions alimentaires.
Il est fréquent actuellement que des thérapeutes proposent dans une certaine systématique d’exclure le lactose et les céréales à gluten. Le problème de cette approche simplifiée est que si l’on va mieux on ne sait pas la cause précise et dès lors faut-il être strict ou pas ? Peut-on tolérer de temps en temps ces aliments et pendant combien de temps cette exclusion doit durer ?
Si votre exclusion vous a soulagée, s’agit-il du lactose ? d’une maladie coeliaque ? d’une sensibilité au gluten ? d’une fermentation aux Fodmaps ?
Dans ce dernier cas, un régime pauvre en Fodmaps (voir notre article à ce sujet) peut aider à récupérer une certaine tolérance aux céréales à gluten car le problème n’était pas le gluten mais les sucres fermentescibles du blé (fructanes).

Je peux vous conseiller de faire un test respiratoire au lactose et d’exclure une maladie cœliaque en dosant les anticorps spécifiques chez votre médecin. Idéalement il aurait été intéressant de faire un test respiratoire au lactulose afin de déterminer une fermentation bactérienne excessive si qui aurait amenée à effectuer un régime pauvres en fodmaps pendant une certaine période suivie par une réintroduction progressive.

A part cela, vous pouvez faire des tests de réintroduction en consommant des petites doses de céréales à gluten afin de voir les réactions digestives. En effet en cas d’intolérance ou de sensibilité au gluten, il s’agit d’une réaction seuil à une certaine quantité. Certaines personnes savent très bien la quantité tolérable.

La dernière alternative est de poursuivre votre régime sans lactose et sans gluten qui ne présente pas d’inconvénient pour la santé mais plutôt des contraintes d’ordre sociales. Le déficit de protéines ne peut pas venir d’une exclusion du gluten voir même du lactose (les fromages à pâtes durs n’ont pratiquement pas de lactose). Les protéines se trouvent entre autre dans les viandes, poissons, œufs, tofu etc… avec également des sources de protéines végétales (légumineuses, oléagineux etc…)

Nous n’avons généralement pas de correspondant dans la région bordelaise.

En espérant avoir répondu à certaines de vos interrogations.

Sincèrement,

Dr A. D’oro

Gomis
Gomis
9 années il y a
Répondre à  Karine

Bonjour docteur,bonjour Karine,

Merci beaucoup pour votre réponse très complète .

Les différentes alternatives qui se présentent à moi pour essayer de mieux cerner mon problème sont très intéressantes et je vais essayer d’en faire bon usage.Hélas seule je ne crois pas aller bien loin.

Peut-être un jour aurai-je l’opportunité de vous consulter .J’avoue que j’aimerais bien car votre approche ouvre plusieurs pistes qui toutes me « parlent »par rapport à mon vécu quotidien.

Je garde précieusement vos coordonnées et reviendrai régulièrement sur votre site.

Encore merci, salutations distinguées .

Gisèle Gomis

Sophilo
Sophilo
9 années il y a

Bonsoir,
après une période alternant constipation et diarrhée, j’ai commencé à ressentir des fourmillements dans les bras et les mains. Puis, douleurs abdominales importantes avec des douleurs, froid et chaud dans les bras puis les jambes et fatigue.

Après plusieurs examens pas de problèmes établis au niveau gastrique.

Mon médecin voulait me donner des antidépresseurs, ce que je ne voulais pas. Je prends du Millepertuis, ce qui me fait du bien au niveau des angoisses.

Comme on m’avait parlé du gluten, j’ai essayé d’alléger mais je ne réussis pas à éliminer complètement car ayant perdu du poids j’ai peur de maigrir encore.
Cependant, j’ai l’impression que quand je reprends plus d’aliments avec du gluten, la fatigue et les sensations gênantes dans les membres réapparaissent.

Je ne sais plus vraiment comment faire et j’aimerais être accompagnée par un médecin qui connaisse la problématique du gluten.
J’habite la région de Caen.

Merci pour votre site et toutes les informations que vous donnez.

Karine
9 années il y a
Répondre à  Sophilo

Bonjour,

Malheureusement, je ne connais personne dans votre région.
Je pense que plusieurs possibilité s’offre à vous:

Premièrement, il faut bien entendu exclure une maladie cœliaque par le dosage d’anticorps spécifiques et en cas de doute par endoscopie chez un gastro-entérologue.
Il est également facile de faire un test d’intolérance au lactose dans la plupart des laboratoires.
Une fois cela clarifié, en suspectant une sensibilité au gluten, il faut faire un test d’exclusion strict sur un à 3 mois. En cas de disparition des symptômes vous pouvez ressayer une réintroduction du gluten et en cas de récidive des douleurs vous aurez la réponse.

Ensuite si cela n’est pas clair, la situation se corse car il faut explorer d’autres pistes. Il est possible que le problème soit lié à un leaky gut syndrome ou une pullulation bactérienne avec une participation d’anxiété. Il faudrait faire un test de fermentation au lactulose (explorant la pullulation bactérienne de l’intestin), dans ce cas il serait intéressant de faire un test respiratoire selon le concept du Dr Bruno Donatini, il est sur Cormontreuil. Vous pouvez appeler son secrétariat pour vous renseigner si un médecin près de chez vous maîtrise cette approche.

Un état d’anxiété peut également perturber votre intestin. Il est important de prendre du magnésium à bonne dose (environ 600 mg élément/jour) associé éventuellement
à un EPS de mélisse/passiflore que vous trouverez en pharmacie.

Sincèrement

Dr A. D’oro

Mme Gailard
Mme Gailard
8 années il y a

Bonsoir .
Votre article est très intéressant , je ne sais plus vraiment ou j’ en suis .
L année dernière ,ma rhinite devenait de plus en plus forte ,une gène respiratoire , une homéopathe m ‘a conseillé ,de faire des tests intolérances alimentaire aux IGg
résultat a éviter caséine lait de vache ,chèvre , brebis pas de réaction Alpha-lactalbumine,
beta-lactoglobuline et lait de Bufflonne
A éviter sarrasin, couscous blé, malt avoine, pas de réaction orge mais gliadine ,millet ,polenta , quinoa riz seigle épautre, tapioca , transglutaminase ,je
me suis fier a ces évictions , j’ ai tout de suite était mieux ,je me suis faite reprocher d’ avoir fait ce test c’ était du vol pourquoi le blé mais pas le gluten ,mon bien étre a été de courte durée ,au travail ,j’ étais très géné ,je portais un masque pour limiter mes éternuments, mes narines étaient en permanence bouchés ,avec les savons pour les mains j’ avais de l’ eczéma ,diagnostique allergie professionnel aux ammoniums quaternaires T65 et T66 .
Etant très limité au moment des fétes ,je me met a faire des boules de noel ,cacao, noix de coco ,sucre et la géne respiratoire très importante ,je regarde la composition de la noix de coco ,anhydride sulfureux ,je recherche ce que c’ est et je m’ aperçoit des conséquence ,j’ en parle a mon allergologue test positif aux sulfites réaction positif déclenchée a une dose de 10 mg je vais mes courses chez les petits producteur et dans les magasins Bio ,mais quel cout .
Et je voudrais comprendre le pourquoi du comment ,je mange sans lactose ,sans gluten ,sans conservateur , ca peut aller mais je voudrais savoir pourquoi ,je ressent une gène respiratoire quand je rentre dans une boulangerie ,je ne peux pas faire cuire de pates au blé ,si je rentre dans une pièce ou des pates cuisent ,je me met a éternué ,vous me direz que je sais qu’ il y a une boulangerie d’ ouverte sans voir l’ enseigne .
Je souhaiterais savoir si je suis intolérante au gluten ,j’ ai lu qu’il faillait en consommer avant de faire le test ,je me sens quand meme mieux sans ,comment savoir si c’ est au blé .L arret du lactose est bénéfique au niveau de ma muqueuse nasal ,intolérante ou pas peut m’importe .
Me conseillez-vous un gastroentérologue ,pour les sulfites je suis dans le vague,
les jours suivant de tests furent difficile .
Merci de vos conseils .

Karine
8 années il y a
Répondre à  Mme Gailard

Chère Madame,

Je comprends votre désarroi face à ces incertitudes,

Concernant les intolérances alimentaires à IgG, elles sont très critiquées et leur pertinence est mise en doute par la plus part des allergologues et de nombreux nutritionnistes. Dès lors je ne sais pas à quel point vous pouvez vous fier à ces résultats.

Pour le gluten, premièrement il faut rechercher ou exclure une maladie coeliaque, pour cela il faut doser les anticorps anti-transglutaminases et anti-endomysium. En cas de positivité, il faut faire une endoscopie chez un gastroentérologue qui pratiquera éventuellement des biopsies.

Il faut également rechercher une allergie directe au gluten, avec un dosage de IgE et éventuellement un test cutané chez un allergologue. C’est vrai que dans ce cas, le fait de respirer ou de toucher des traces de gluten peut déclencher des réactions.

Si ces tests sont négatifs, il est possible que vous ayez une sensibilité au gluten toutefois dans ce cas, il n’y a pas de tests fiables et c’est une diète d’exclusion qui peut clarifier la situation.

Pour les produits laitiers, il serait intéressant de faire un test sanguin ou respiratoire au lactose. Même s’il est négatif, il est vrai que dans des cas d’eczéma ou de rhinite allergique l’arrêt des produits laitiers améliorent la situation.

Les autres intolérances à IgG me paraissent moins crédibles, la présence de ce type de réaction immunitaire indique souvent une dysbiose intestinale, dès lors il serait intéressant de rechercher une hyper perméabilité intestinale par exemple en dosant les LPS dans le sang ou encore faire un test de fermentation respiratoire au lactulose pour rechercher une pullulation bactérienne (voir Dr Bruno Donatini). En cas d’intestin perméable des produits avec glutamine peuvent être intéressant (par exemple Inovance tolérance).

Dans tous les cas, même sans tests, la prise de probiotiques pourrait être indiquées (par exemple Ergyphilus plus), voir encore mieux, la consommation régulière de produits biofermentés (http://www.delicieusenature.fr).

D’autres part, sur le plan micro-nutritionnel, il serait intéressant de rechercher des carences par exemple en zinc, vitamine D, en oméga 3 ou GLA.

Il est souvent utile de prendre dans ce type d’atteinte un peu de zinc, suffisamment de vitamine D (au moins 2000 unités/j)
des oméga 3 (750mg EPA+DHA) et de l’acide gama-linoléique (500mg de Bourrache par exemple).

Voici quelques pistes nutritionnelles, qui je l’espère pourront vous aider.

Sincèrement

Dr A. D’oro

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