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L’hypothyroïdie, un diagnostic sous-estimé; Partie 2: Prise en charge globale et interconnectée

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L’hypothyroïdie, un diagnostic sous-estimé; Partie 1: Symptômes, signes cliniques et examens biologiques

Introduction

Pour bien prendre en charge les problèmes de la thyroïde, il est nécessaire d’appréhender la relation entre la fonction thyroïdienne, les troubles digestifs, le stress et la pollution de notre environnement.

Connexion entre la thyroïde et l’intestin

L’intestin est la pierre angulaire de la santé, déjà connu depuis Hippocrate, confirmé par la science qui découvre l’importance de notre microbiote sur notre santé. La muqueuse de l’intestin est une barrière immunitaire importante et on sait qu’une mauvaise santé de cette barrière favorise les maladies auto-immunes. Se rappeler que 20 % d’une bonne activité de la thyroïde dépend d’une flore saine. De plus, une alimentation appauvrie ou une mauvaise capacité de digestion réduit l’assimilation de nutriments importants pour la thyroïde comme le sélénium, le zinc, la vitamine A et D et la tyrosine. D’autre part, un intestin enflammé ou des infections intestinales épuisent les surrénales ce qui secondairement réduit également l’activité de la thyroïde.

Le rôle particulier du gluten

De nombreuses recherches scientifiques pointent du doigt l’intestin comme vraisemblable origine de nombreuses maladies auto-immunes (1). On sait par exemple qu’une intolérance au gluten (2,3) ou une sensibilité au gluten (4) sont fortement reliées statistiquement à la maladie d’Hashimoto. En effet, la recherche médicale a montré que l’on retrouve cinq fois plus d’intolérance au gluten chez ceux qui présentent une maladie d’Hashimoto par rapport à la population générale. On sait que le gluten est le composé alimentaire qui provoque le plus fréquemment des altérations de la muqueuse intestinale (leaky gut) favorisant ainsi l’auto-immunité (5). De plus, il existe un lien entre la structure moléculaire du gluten et certains composants de la glande thyroïdienne ce qui pourrait expliquer l’augmentation du risque d’auto-immunité. Dès lors, il est justifié dans la maladie d’hashimoto, de rechercher une maladie coeliaque. En cas d’absence d’argument pour cette maladie, il reste toujours la possibilité d’une sensibilité au gluten. Dans ce cas, une prédisposition génétique contre le gluten (HLA DQ2/8) et la présence d’anticorps antigliadine devrait nous amener à tenter un régime d’exclusion. Certains nutritionnistes proposent d’emblée l’exclusion du gluten et des produits laitiers selon les concepts du Dr Saignalet.

À part, l’intolérance au gluten, il existe de nombreuses causes pouvant créer une augmentation de la perméabilité intestinale et ainsi déclencher ou entretenir une maladie auto-immune (dysbiose intestinale, parasites, maldigestion, autres intolérances alimentaires, etc..). Nous comprenons donc pourquoi il est important de s’occuper de son intestin si l’on veut protéger la thyroïde contre les attaques des anticorps afin de réduire la destruction progressive du tissu thyroïdien.

Connexion entre la thyroïde et l’alimentation

La consommation régulière d’aliments sucrés, de fast food et de farines raffinées a rendu les gens addicts aux diètes riches en hydrates de carbone provoquant des variations trop importantes de la glycémie. Nous devons comprendre que s’occuper d’un problème de thyroïde en continuant une diète riche en glucides est voué à l’échec. En effet, l’excès d’aliments sucrés oblige le pancréas à libérer des quantités importantes d’insuline provoquant des dérégulations de la glycémie. La littérature médicale montre clairement une association entre le syndrome métabolique avec insulino-résistance et l’hypothyroïdisme même subclinique (6,7).

De plus, ces perturbations de la glycémie fatiguent le système digestif et enflamment l’intestin, fragilisant la muqueuse intestinale, perturbant le cerveau, et favorisant des déséquilibres hormonaux (syndrome prémenstruel, syndrome des ovaires polykystiques, etc..), tous ces éléments impactent négativement la thyroïde.

Connexion entre la thyroïde et le stress

Le stress mal géré est probablement le problème majeur de notre société, le nombre de gens souffrant du stress ou d’épuisement professionnel augmente en flèche. Notre alimentation ne nous aide vraiment pas à gérer cela, surtout l’alimentation occidentale classique riche en féculents, sucres, additifs, colorants alimentaires et huiles hydrogénées (TRANS). Ce type de diète amplifie l’état de stress dans notre organisme. Ce sont principalement les glandes surrénales et le système neuro-végétatif qui gèrent dans notre organisme le stress.

thyroide-2-2Les symptômes d’une fatigue des surrénales peuvent comprendre divers symptômes tels qu’une fatigue chronique, des céphalées, une faiblesse du système immunitaire, un départ difficile le matin, des compulsions aux sucres, un besoin addictif de café ou de cigarettes, des états d’irritabilité, le besoin de manger pour calmer la fatigue, une peine à se réveiller ou à s’endormir, des vertiges, etc.

Un stress chronique mal géré peut réduire l’activité de la thyroïde de diverses façons. Au niveau du cerveau, quand l’hypothalamus et l’hypophyse sont occupés par un stress chronique, ces glandes sont moins capables de stimuler la thyroïde. De plus, le stress augmente l’utilisation de la TBG réduisant la capacité de transport dans le sang des hormones thyroïdiennes, le stress réduit également la conversion des hormones T4 en T3 et pourrait créer une perte de sensibilité des récepteurs thyroïdiens (résistance aux h. thyroïdes). Le stress chronique, par une sécrétion constante de cortisol, affaiblit le système digestif favorisant dysbiose, inflammation et infection intestinale, augmentant ainsi le risque de faire une maladie de Hashimoto. Diverses publications ont souligné une nette relation entre le stress et la survenue d’une thyroïdite auto-immune (8,9), toutefois ce sujet reste encore débattu scientifiquement (10).

Des infections virales chroniques (par exemple l’Epstein Barr virus (11)) ou des toxines de l’environnement (métaux lourds) stimulent également notre système de stress et favorisent progressivement une fatigue pituitaire et thyroïdienne. C’est pourquoi, dans des états de fatigue résistant à une prise en charge nutritionnelle habituelle, il faut se demander si quelque chose sabote les surrénales  telles que des parasites ( par exemple : giardia), des métaux l’ours, des virus chroniques ou des intolérances alimentaires.

Connexion entre la thyroïde et l’environnement

La thyroïde est sensible aux toxines de l’environnement, sachant que l’on vit dans un monde pollué, on a de quoi s’inquiéter. Les polluants les plus impliqués dans la thyroïde sont en premier lieu les halogènes (12) tels que les bromines, le fluor ou les produits chlorés. Ces produits interagissent avec l’iode et peuvent bloquer les récepteurs à l’iode ou réduire la capacité de conversion de T4 en T3. Les métaux lourds tels que le mercure, le plomb, le cadmium ou l’aluminium sont des polluants fréquents dans notre environnement qui bloquent des réactions enzymatiques clés de l’organisme. Les perturbateurs endocriniens sont des produits chimiques tels que les PCB (13), les pesticides, herbicides, le bisphénol-a, les phtalates, etc. Ces produits miment l’effet des œstrogènes provoquant une dominance oestrogénique perturbant la fonction de la thyroïde. Nous comprenons donc pourquoi il est important de se protéger de la pollution environnementale. Des mesures simples peuvent être appliquées telles que manger des aliments biologiques (afin de réduire la quantité de pesticides), boire de l’eau filtrée (afin de réduire les concentrations de fluor et de chlore) et éviter les conservations dans des boîtes en plastiques (PCB, bisphénol A).

Améliorer les facteurs perturbant la thyroïde par :

A.   une alimentation saine et peu inflammatoire

B.   un microbiote sain et équilibré,

C.   une bonne gestion du stress

D.   un environnement le moins toxique possible

E.   l’élimination d’infections chroniques

A.  Une alimentation saine et anti-inflammatoire

  • Eviter les variations de la glycémie qui peuvent conduire à une insuline-résistance et une augmentation des AGE (advanced glycation end products) provoquant une inflammation de bas grade. Pour cela, éviter les sucres et ces dérivés (fructose, dextrose, maltose, sirop de maïs, etc..) et réduire les féculents et les céréales raffinées qui composent souvent une grande partie de l’alimentation occidentale (pâtes, pizzas, crackers, chips, etc.), préférer des céréales complètes ou semi-complètes avec un index glycérique plus bas.
  • Amener des vitamines, minéraux et polyphénols anti-inflammatoires en favorisant  la consommation des légumes, des noix et des fruits (faibles en glucides). 
  • Protéger et nourrir le microbiote intestinal en adoptant une diète riche en fibres prébiotiques. Pour augmenter l’apport des prébiotiques, on va se tourner vers les légumes, les fruits et les légumineuses (si tolérés). Pour les légumes, on pensera à consommer des aliments tels que des poireaux, des asperges, des artichauts ou des crucifères. Les légumineuses sont connues pour faire ballonner et générer des flatulences. Afin de réduire ce risque, il est préférable de les faire tremper dans de l’eau et de bien les rincer.

B.  Un intestin et microbiote sain

Éliminer les aliments mal tolérés par l’intestin

Il faut essayer de connaître les aliments qui agressent notre intestin. Par exemple 8 à 20 % de la population est susceptible de souffrir d’une sensibilité au gluten. D’autres aliments tels que les produits laitiers, les légumineuses, les œufs, le maïs, le soja ou les levures peuvent être responsables d’une inflammation intestinale. Les bilans d’intolérances alimentaires (IgG alimentaires) sont controversés sur le plan scientifique, dès lors il est plus intéressant de tester soi-même sa propre tolérance aux aliments. On peut essayer d’exclure momentanément certains aliments connus pour leur immunogénicité. Plusieurs modèles d’exclusion ont été proposés par différents nutritionnistes.

Le régime ancestral du Dr Saignalet (14) est probablement l’un des régimes d’exclusion les plus connus et un des plus anciens. Ce régime consiste à enlever de l’alimentation, les produits laitiers, le gluten, mais également le maïs. Il existe d’autres modèles d’exclusion tels que celui proposé par le Dr Osborne dans son dernier livre(16). Ce médecin nutritionniste propose d’exclure en plus du gluten et des produits laitiers, toutes les céréales ou pseudo-céréales ainsi que les légumineuses et les solanacées. La Drs Myers Amy, spécialisée dans la nutrition de la thyroïde, propose un régime identique (17) sans céréales, sans produits laitiers, sans légumineuses et sans solanacées. Ce régime qui s’inspire du modèle alimentaire paléolithique (Dr Lorden) justifie ces restrictions en raison de facteurs antinutritionnels de ces aliments pouvant être responsables d’inflammation de l’intestin. Il s’agit par exemple des lectines pour les céréales, des saponines pour les légumineuses ou des alcaloïdes pour les solanacées. Après un certain temps d’exclusion, d’au moins un mois, une réintroduction selon tolérance est permise. On peut par exemple réintroduire un aliment tous les 3 jours, en notant sur un journal de bord les symptômes déclenchés par certains aliments tels que : fatigue, douleurs, éruptions cutanées, troubles digestifs, congestion nasale, anxiété, irritabilité, maux de tête, état grippal. La réintroduction des aliments tolérés est possible à l’exception du gluten en cas d’Hashimoto.

Réparer la muqueuse intestinale et réensemencer la flore avec de bonnes bactéries

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Selon l’atteinte de l’intestin et en cas de leaky gut, on pensera à prendre des produits pour réparer la muqueuse intestinale (par exemple ; l-glutamine, curcuma, zinc, vitamine D etc..).   Les probiotiques sont une bonne stratégie de réensemencement. Les légumes fermentés sont aussi une source intéressante de probiotiques, ils peuvent comprendre la choucroute crue, le kimchi, la soupe miso, le tempeh, etc. Dans les produits laitiers, on peut se tourner vers des yaourts bio, fermentés, pauvres en sucres ou faire soi-même son kéfir dont les bénéfices sur la santé sont nombreux.

C.  Une bonne gestion du stress

Le stress est probablement un des plus grands perturbateurs de notre santé surtout au niveau hormonal. Pour bien gérer son stress, il est également nécessaire de bien gérer sa glycémie . En effet, les phases d’hypoglycémie fatiguent les surrénales et en améliorant la sensibilité à l’insuline, le glucose peut mieux rentrer dans la cellule et produire de l’énergie. La prise en charge de l’intestin est primordiale, car une inflammation au niveau intestinal, ou des intolérances alimentaires (dysbiose) peuvent accentuer également le niveau de stress dans notre organisme. De plus, quand une personne est faible et épuisée, elle a plus de risque de faire des intolérances alimentaires, avoir des parasites, des champignons ou des infections virales. Dès lors, il est important de maintenir ou récupérer une bonne fonction des surrénales avant de s’occuper de la thyroïde. Voici quelques conseils pour mieux gérer son stress et préserver ces glandes surrénales.

Éviter de trop fatiguer les surrénales en consommant

  • trop sucre et trop de café (ou autres boissons stimulantes)
  • en fumant et en consommant trop d’alcool
  • des aliments mal tolérés ou allergisants
  • des graisses partiellement hydrogénées (TRANS) qui peuvent bloquer la synthèse des hormones
  • des sucres artificiels, qui peuvent inhiber la synthèse de certaines hormones

Maintenir le plus possible un bon sommeil

Il est conseillé d’aller se coucher chaque soir vers la même heure, en évitant de se coucher après 22 h 30/23 h afin de permettre à ses glandes surrénales de récupérer, il faut viser au minimum 7 heures de sommeil par nuit.

Avoir une activité sportive aérobic modérée

Faire régulièrement de la marche, du jogging lent, du vélo tranquille ou d’autres exercices aerobic impliquant l’endurance. Un exercice modéré n’épuise pas les surrénales et permet de consommer les graisses de notre corps sans provoquer de dysglycémie.

Pratiquer une technique de relaxation

Pratiquer ces exercices dans une ambiance calme, loin du stress de la vie. Les techniques particulièrement performantes sont la cohérence cardiaque ou la méditation en pleine conscience.

Nutriments et herbes qui soutiennent les surrénales

  • Prendre des acides gras Omega 3 et du GLA. Ces acides gras sont essentiels pour la communication intracellulaire et la synthèse des hormones autant pour les surrénales que pour la thyroïde.
  • Les vitamines B et particulièrement la vitamine B5 sont importantes comme cofacteurs pour la synthèse des hormones surrénaliennes. La vitamine B5 a la possibilité de réduire la sécrétion du cortisol en période de stress.
  • Prendre du magnésium, indispensable pour le soutien énergétique de l’organisme et de la vitamine C dont les stocks sont réduits lors de stress.
  • Prendre des plantes adaptogènes, ces plantes soutiennent l’axe hypothalamo-surrénalien, les plus connues sont le ginseng panax, le ginseng sibérien, l’ashwagandha, la rhodiola, etc..
  • Penser à la Réglisse qui peut être recommandée dans tous les stades du stress, elle augmente la demi-vie du cortisol circulant préservant de l’épuisement des surrénales.

D.  Un environnement le moins toxique possible

Nous avons vu que la santé de la thyroïde peut être affectée par de nombreuses toxines de notre environnement. On sait par exemple que les halogènes (fluor, Chlore, bromine), les métaux lourds, le perchlorate, les PCB, le bisphénol A, etc. sont mauvais pour le bon fonctionnement de la thyroïde. Un grand nombre de ces toxines font partie de notre environnement intime. Pour de nombreuses personnes, c’est la charge totale de toutes ces toxines qui finit par dépasser un certain seuil et nous affecter. Nous pouvons agir plus facilement sur les toxines à l’intérieur de nos habitats. Voici quelques suggestions utiles afin de réduire notre environnement personnel :

  • Manger des aliments bio afin de réduire l’absorption de pesticides, colorants, conservateurs chimiques, etc. Les produits laitiers et les viandes qui ne sont pas bio contiennent également des traces d’antibiotiques qui impactent négativement la flore intestinale.
  • Purifier l’air intérieur en aérant fréquemment les pièces à vivre ou à dormir, voir mettre un filtre à air pour purifier l’air. La pollution à l’intérieur des maisons contient en moyenne 2 à 5x plus de polluants que l’extérieur.
  • Purifier l’eau du robinet, l’eau du robinet contient fréquemment du chlore ou du fluor pouvant rentrer en compétition avec l’iode au niveau de la thyroïde.
  • Ne pas utiliser de contenant alimentaire en plastique pouvant contenir des bisphenol-A qui est un perturbateur endocrinien, remplacer par du verre ou de l’acier inoxydable.
  • Protéger votre corps des produits chimiques en utilisant des gels douche et des shampooings bio,
  • Attention à tous les nettoyants en spray ou imperméabilisants riches en composés chimiques

E.  Éliminer les infections chroniques

Les infections chroniques peuvent être des perturbateurs de notre système immunitaire et favoriser ou stimuler la survenue de maladie auto-immune. Ces infections peuvent être d’origine bactérienne, virale ou parasitaire. Elles peuvent être souvent peu symptomatiques, voire dormantes, attendant les bonnes conditions pour s’exprimer. Les chercheurs ne savent pas encore très bien comment ces infections peuvent déclencher des maladies auto-immunes, car l’origine de ce type de maladie est multifactorielle et complexe. Il existe différentes hypothèses, une d’elles est le mimétisme moléculaire, dans ce cas certaines séquences de protéines de l’enveloppe des germes ressemblent à une configuration identique à certains de nos tissus, notre système immunitaire s’attaque par erreur à certains de nos organes, comme la thyroïde. Ces infections chroniques peuvent être nombreuses, toutefois les germes qui ont été le plus associés avec la maladie d’Hashimoto sont l’Epstein Barr virus, l’Hélicobacter pylori, le Yersinia enterocolitica.

L’Epstein Barr virus(18)

L’Epstein Barr fait partie de la famille des virus herpès, il est connu pour causer la mononucléose, il se transmet le plus souvent par la salive. On a retrouvé plus fréquemment ce virus dans le tissu thyroïdien des personnes souffrant d’une thyroïdite d’Hashimoto. Aussi longtemps que le virus se trouve dans la glande, aussi longtemps l’auto-immunité et l’inflammation  persistent.

Il existe des approches naturelles pour éradiquer ce virus. Certains champignons, par leur propriété antivirale, sont particulièrement intéressants. J’utilise souvent les mycéliums du Dr Bruno Donatini en associant du Ganoderme (19), du Coriolus versicolor et du Shiitake. Certains polyphénols sont également très intéressants sur ce virus (quercetine (20), curcumine, etc..).  L’acide lauréique qui se trouve dans l’huile de coco est très intéressant, sa forme en monoglycerol, appelée monolaurin à l’effet antimicrobien le plus puissant. À la place de consommer de grosses quantités d’huile de coco, il existe un produit appelé Lauricidin qui est une forme concentrée de monolaurin. On peut consommer une demi-dosette à une dosette une à 3 x par jour avec un aliment, la dose doit être augmentée progressivement selon tolérance.

Yersinia Enterolitica (21,22)

Le Yersinia Enterolitica est un agent infectieux qui se retrouve dans les aliments et l’eau contaminés. Il existe des similitudes entre certaines protéines de ce germe et la thyroïde favorisant des réactions croisées par mimétisme moléculaire. Si le yersinia n’est pas éradiqué de l’intestin, le corps continue à produire des anticorps contre la bactérie, mais également contre la thyroïde. On peut proposer des produits à base d’herbes antimicrobiennes.

Helicobacter Pylori (23,24)

L’hélicobacter Pylori se retrouve dans le système digestif de nombreuses personnes et peut causer des ulcères. Il peut être détecté par des tests respiratoires ou dans les selles. Le traitement de l’helicobacter semble réduire l’auto-immunité. L’helicobacter pylori peut être traité par des agents naturels tels que la berberine, le mastic gum, le zinc carnosine, la réglisse, la quercétine ou des probiotiques. Certaines préparations combinent plusieurs de ces produits (par exemple, le Pyloricil).

Candida albicans et parasites

Le candida albicans peut contribuer à entretenir une auto-immunité contre la thyroïde. La prise en charge est complexe associant une diète pauvre en sucres et des traitements naturels à base d’herbes antimicrobiennes (berberine, acide caprylique, ails, ext. pépins de pamplemousse, HE origan, etc..). Des parasites tels que le Blasocytis hominis (25) doivent être éliminés par des préparations antimicrobiennes naturelles ou un médicament (flagyl). Dans tous les cas, il est conseillé de prendre des probiotiques en association.

Dr. A. D’oro

L’hypothyroïdie, un diagnostic sous-estimé; Partie 3 : Focus sur la thyroïdite d’Hashimoto

Références :

  1. Kim D « Gut microbiota in autoimmunity :potential for clinical applications » Arch Pharm Res. 2016 Jul 22
  2. Sharma BR « Celiac autoimmunity in autoimmune thyroid disease is highly prevalent with a questionable impact » Indian J Endocrinol Metab 2016 Jan-Feb ;20(1) :97-100
  3. Pinto-Sanchet MI « Extraintestinal manifestations of celiac disease » Dig Dis. 2015 ;33(2) :147-54
  4. Carroccio A « High proportions of people with nonceliac wheat sensitivity have autoimmune disease or antinuclear antibodies » Gastroenterology 2015 Sep ;149(3) :596-603
  5. Hollon J « Effects of gliadin on permeability of intestinal biopsy explants from celiac disease patients and patients with non celiac gluten sensitivity » Nutrients 2015 Feb 27 ;7(3) :1565-76
  6. Hainer V « Are the thyroid hormones and thyrotropin associated with cardiometabolic risks and insulin resistance even in euthyroid subjects » Vnitr. Lek 2016 62 (suppl 3) :63-67
  7. Marzullo P « The impact of the metabolic phenotype on thyroid function in obesity » Diabetol Metab Syndr. 2016 Aug 24 ;8(1) :59
  8. Mizokami T « Stress and thyroid autoimmunity » Thyroid 2004 Dec ;14(12) :1047-55
  9. Tsatsoulis A « The role of stress in the clinical expression of thyroid autoimmunity » Ann N Y Acad Sci. 2006 Nov ;1088 :382-95
  10. Damian L « No definitive evidence for a connection between autoimmune thyroid diseases and stress in women » Neuro Endocrinol Lett. 2016 Jul 16 ;37(3) :155-162
  11. Kannangai R « Immune responses to Epstein Barr virus in individuals with systemic and organ specific autoimmune disorders » Indian J Med Microbiol 2010 Apr-Jun ;28(2) :120-3
  12. Manna D « Halogen bonding controls the regioselectivity of the deiodination of thyroid hormones and their sulfates analogues » Chemistry 2015 Feb 2 ;21(6) :2409.16
  13. Soechitram SD « Polyclorinated biphenyl exposure and deiodinase activity in young infants » Sci Total Environ 2017 Jan 1 ;574 :1117-1124
  14. L’alimentation ou la troisième médecine, Dr Jean Saignalet, 2012
  15. « Why do I still have thyroid symptoms ? when my labs tests are normal… » Dr Datis Kharrazian, 2010
  16. « No Grain, No Pain : a 30-Day diet for eliminating the root causeof chronic pain » Peter Osborne, 2016
  17. « The Thyroid Connection » Dr Amy Myers, Nov 2016
  18. Dittfeld A « A possible link between the Epstein-Barr virus infection and autoimmune thyroid disorders » Cent Eur J Immunol 2016 ;41(3) :297-301
  19. Akihisa « Anti-inflammatory and anti-tumor promoting effects of triterpene acids and sterols from the fungus Ganoderma lucidum » Chem Biodivers 2007 Feb ;4(2) :224-31
  20. Lee M « Quercetin-induced apoptosis prevents EBV infection » Oncotarget 2015 May 20 ;6(14) :12603-24
  21. Benvenga S « Molecular mimicry and autoimmune thyroide disease » Rev Endocr Metab Disord 2016 Jun
  22. Corapcioglu D « Relationship between thyroid autoimmunity and yersinia enterolitica antibodies » Thyroid 2002 Jul ;12(7) :613-7
  23. Delitala AP « Helicobacter pylori CagA antibodies and thyroid function in latent autoimmune diabetes in adults » Eur Rev Med Pharmacol Sci 2016 Oct ;20(19) :4041-4047
  24. Arslan MS « The relationship between cytotoxin-associated gene A positive Helicobacter pylori infection and auto-immune thyroid disease » Endocr res 2015 ;40(4) :211-4
  25. Rajic B « Eradication of Blastocystis hominis prevents the development of symptomatic Hashimoto’s thyroiditis : a case report » J Infect Dev Ctries 2015 Jul 30 :9(7) :788-91

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Aurelia Corbaz
5 années il y a

Bonjour,
Merci pour vos articles, qui sont toujours très intéressant et instructif.
Je suis moi-même nutritionniste, toujours en quête de me former 🙂
J’aimerais savoir ou puis-je me procurer les mycéliums du Dr Bruno Donatini en Suisse?
Merci d’avance de votre retour et bon dimanche.
Cordialement,
Aurelia Corbaz

Ribeyre
Ribeyre
4 années il y a
Répondre à  Dr. A. D'Oro

Merci

Fanny Baillancourt
Fanny Baillancourt
5 années il y a

Bonjour,
Merci pour vos articles très complets et clairs.
Peut être pourrez-vous me donner une piste pour résoudre ma grande fatigue qui s’accroit d’année en année… Je vous résume:
Thyroïdectomie en 1999 suite à une récidive de basedow, sous levothyrox depuis. TSH ok lors des dosages.
Depuis 1 an supplémentations en fer, zn, se, vit D, VitA + probiotiques et glutamine + rg sans gluten et sans caséine. Malgré cela: fatigue persistante.
A ma demande, dosage de T3 début 2018, et la valeur étant basse et moi très lasse, je demande du cynomel, 1/4 de cp: de juin à septembre. Pendant l’été j’ai pu noté une grande amélioration de la fatigue, qui est revenue +++ en septembre avec les tachycardies liées au cynomel, que j’ai arrêté.
Dosage du cortisol à 8h récemment : normal.
Ma vie n’est pas stressante et je dors environ 7 à 8h par nuit.

Je vous remercie d’avance de votre réponse qui m’apportera peut être un éclairage nouveau!

sabrina Marnet-Letellier
5 années il y a

merci pour cet excellent article. Je ne suis juste pas tout a fait d’accor sur la partie es intolérances/sensibilités alimentaires et le fait de supprimer par défaut une voire pusieurs catégories e prouits. Cela rend la vie difficile, diminue le nombre d’aliments autorisés et peut donc recréer des intolérances derrière . Ls tests d’IgG (chez barbier en France ou ImuPro) sont, à mon sens et selon mon expérience, plutôt fiables justement. dans le cas d’une multi-intolérance, il n’est pas possible (j’ai testé pour vous…) d’éliminer soi-même les aliments déclencheurs quand les symptômes arrivent dans les 3h à 3jours apres la consommation de l’aliment en question! Dans mon cas avec intolérance gluten produits laitiers, amandes et fruits a coque, soja et sarrasin, si j’avais identifié certains facilement, en revanche les autres pas du tout…

sabrina marnet-letellier
sabrina marnet-letellier
5 années il y a
Répondre à  Dr. A. D'Oro

je suis tout a fait d’accord sur le dernier point: une intolérance alimentaire (ou allergie retardée liée aux IgG) n’est que temporaire. Une fois l’intégrité de l’intestin retrouvé, il est en général possible de réintroduire tous les aliments (je dis en général car parfois ce n’est pas le cas). Et heureusement! 🙂
Mais dans mes clients il m’est arrivé de voir des personnes sans intolérance aux produits laitiers mais avec d’autres intolérances plus rares (ananas… ou juste oeufs ou amandes qui ne sont pas éliminés dans le régime Seignalet mais restent tres sensibilisants)

sabrina marnet-letellier
sabrina marnet-letellier
5 années il y a
Répondre à  Dr. A. D'Oro

merci pour cette réponse, pleine de sens. Effectivement cela me semble une bonne alternative, d’autant plus que je suis en train de me demander si une muqueuse enflammée et trop perméable ne fausserait pas les tests IgG…
Par contre, pour la cicatrisation de la muqueuse, vous préconisez quoi et en quelle quantité? Moi je conseille habituellement chlorophylle, curcuma puis glutamine (de 1à 3g) et probiotiques. Mais il y a des médecins qui critiquent la glutamine et les probiotiques (qu’ils accusent de passer la barriere intestinale et d’aller dans le foie). Qu’en pensez-vous?

STOJANOVIC
STOJANOVIC
5 années il y a

Bonjour,
Bel article en effet, instructif, et que je rejoins dans sa globalité.
Je pense par contre, que l’on omet souvent l’essentiel de l’alimentation : la bouche.
Combien de problèmes digestifs sont liés à une mauvaise mastication, à des habitudes de consommation, ou à des dents malsaines ?
En France, les soins dentaires sont un luxe que peu de gens peuvent se permettre de se payer. Alors on les gave de médocs pour soigner des constipations, des diarrhées, et on ne s’interroge pas ni sur l’alimentation, ni sur la façon de manger des patients.
Résultat ? Toute l’organisme trinque, par les mauvaises bactéries qui viennent de la bouche, par les molécules issues de l’industrie pharmaceutique, par le stress même généré par les problèmes de santé.
Bien s’alimenter est devenu un privilège aussi, réservé peut-être aux gens de la campagne qui cultivent leurs légumes, et récoltent leurs fruits.
A quoi bon se nourrir bien quand on nous sert des aliments pollués ? et quand notre mastication empoisonne notre organisme ?
Aujourd’hui, je ne sais pas ce que la médecine souhaite construire ; une humanité dépendante de la pharmacopée ou comprendre l’évolution pour apporter des vrais soins, en cherchant enfin à traiter les causes.
Cordialement,
KS

MB
MB
5 années il y a

Bonjour,

merci pour cet article avec beaucoup d’infos et de références scientifiques!

Il y a 1,5 ans, à 22 ans, Hashimoto a été trouvé comme la cause de ma fatigue depuis mes 14 ans… Aussi le poids, immunité basse, periodes déprésives…
Je prends une dose de 100mcg de L-thryoxine.

Je sais que le médicament ne fait que alléger les symptomes, la dose peut changer sans trop de raisons, et après tout, ce sont les anticorps qui sont la cause…
J’aimerais retrouver l’équilibre et la santé pour ma thyroide naturellement.

Ma question: est-il possible, avec un traitement holistique, à long-terme, de pouvoir éliminer la médication? D’éliminer les anticorps et de retrouver un fonctionnement de thyroide normal?
En suivant toutes vos recommendations, comment réduire la dose?
Comment trouver un bon docteur qui pourrait m’aider?

Une autre questions, avez-vous des experiences avec la Naltrexone à faible dose?

Merci beaucoup.

Le Goff
Le Goff
4 années il y a

Bonjour,

Avec quel laboratoire peut-on faire des analyses afin de savoir si nous avons des infections chroniques?

Si l’on change d’alimentation en enlevant les intolérances alimentaires, la paroi intestinale et le microbiote ne pourraient ils pas se régénérer sans l’ajout de probiotiques?

Merci pour vos conseils.

Cordialement

Julie
1 année il y a

Merci pour cet article, est-il vrai que l’on peut purifier les intestins avec la chlorophylle ?

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