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image_cancer_1-1Cancer, ce mot qui nous fait tous frémir ne fait qu’augmenter, touchant des catégories d’âge de plus en plus jeunes. Face à cette situation, il est important et urgent de s’interroger sur la manière dont le corps médical échoue pour endiguer cette maladie. C’est l’objet de la première partie de cet article.

 

Echec du modèle médical occidental

image_cancer_1_modele_medicalDans son rapport annuel de 2014, l’organisation mondiale de la santé annonce qu’en 2025, le nombre annuel des nouveaux cas de cancers augmentera de presque 37%.

Ce fléau s’accroît dans le monde entier et plus particulièrement dans les pays en voie d’occidentalisation, telles que la Chine et l’Inde. Ces constats nous amène à nous interroger sur la manière dont le corps médical essaie d’enrayer cette épidémie. Si l’on reprend l’exemple de la Chine et de l’Inde, nous constatons que curieusement ces deux pays émergeants connaissent, parallèlement à une augmentation de cas de cancer, un abandon des modes de vie traditionnels. En effet, la nourriture locale, l’agriculture traditionnelle ont été progressivement délaissées et remplacées par une technologie agro-alimentaire intensive, une pollution accrue, une nourriture dénaturée (junk food) et une sédentarité plus marquée.

Aujourd’hui, la médecine moderne, malgré sa haute technologie, est incapable d’influer sur la mortalité du cancer. L’ OMS prédit même que le nombre de personnes qui décéderont d’un cancer augmentera de 39 % d’ici 10 ans.

Check-up et bilans : un faux espoir

image_Cancer1_checkupLa panoplie dont dispose la médecine moderne en examens de haute précision nous donne cette illusion que si l’on s’abonne à des contrôles réguliers chez le médecin, que l’on pratique des bilans de santé pointus et que l’on participe à des campagnes de dépistage nous réduisons notre risque d’être atteint d’une maladie grave y compris celle du cancer.

Cette croyance que les check-up et différents bilans pratiqués régulièrement limite le risque d’être un jour confronté à la maladie est en partie instillée par le corps médical lui-même. Cependant cette idée est toutefois contredite par certaines études médicales. Ainsi des chercheurs du Rigshospital de Copenhage ont effectué une métanalyse (BMJ, 2012) en séléctionnant 16 études randomisées qui évaluaient l’effet des check-up sur une population d’adultes non séléctionnés. Huit études ont donné des informations sur la mortalité future due au cancer (3663 décès). En analysant de façon pointue ces résultats, il ressort que les check-up préventifs pour prévenir le cancer ou même réduire sa mortalité n’apportent aucun bénéfice ni effet protecteur.

Si les check-up semblent peu utiles pour prévenir la maladie et particulièrement le cancer, ils se révèlent néanmoins importants pour rechercher certaines maladies silencieuses comme l’hypertension artérielle, le diabète, etc…

Le dépistage mythe ou réalité ?

Image_cancer1_depistagePour la médecine, le dépistage de certains cancers semble amener de grands bénéfices puisque si l’on trouve un cancer à un stade précoce, les possibilités de le guérir sont plus importantes.

C’est ainsi que presque 70% des femmes de plus de 40 ans subissent régulièrement des mammographies afin de dépister le cancer du sein. Toutefois comme l’affirme Gerd Girerenzer, chercheur à l’institut de Max Planck de Berlin, la plupart des gens ne sont pas conscients des risques de diagnostics erronés et de traitements superflus (publié dans JAMA Intern Med 2013 ;173, 22).

Ainsi ce chercheur, sur la base d’études randomisées, donne l’exemple que pour 2000 femmes soumises à une mammographie sur une prériode de 10 ans, on pourra éviter un décès de cancer du sein, en contrepartie on aura environ 10 femmes qui recevront un diagnostic erroné et seront traitées inutilement (mastectomie, radiothérapie,etc.)

De plus, environ 200 femmes en bonne santé seront victimes d’une fausse alerte avec un stress psychologique souvent sévère et non pris en compte.

Il ne s’agit pas de banir complètement le dépistage de certains cancers fréquents (sein, colon, prostate) toutefois il faut être conscient de la fréquence de diagnostics erronés et des conséquences graves de thérapies inutiles qui en découlent.

Dès lors, on peut se demander si les médecins informent correctement leur patients quant aux risques d’un surdiagnostic. Des chercheurs se sont posés la question de savoir si les gens était suffisament informé par leur médecins des risques de faux diagnostics positifs lors de procédure de dépistage d’un cancer. Un sondage online a été effectué chez 320 hommes et femmes âgés entre 50 et 69 ans qui ont eu un dépistage du cancer, seulement 9,5% des personnes avaient été informées des risques de faux positifs. Aussi est-il important de bien discuter avec son médecin avant de décider ce qui est bon pour soi-même et de savoir quel type d’examen sera fait avec quelles conséquences.

image_cancer1_seinDe plus l’institut Cochrane affirme, dans une étude qui regroupe toutes les études médicales réalisées concernant le cancer du sein, que le dépistage ne réduit pas le risque global de décès par cancer. Il semble donc que les femmes qui vont se faire dépister ne vivent pas plus longtemps que les femmes qui ne vont pas se faire dépister. L’institut Cochrane souligne également que des études provenant des Etats-Unis, de Suède et de Norvège estiment que la moitié ou plus des cancers détéctés à un stade 0 (in situ) aurait disparu spontanément si on les avait laissé tranquilles, sans aucun traitement . En effet la plupart des modifications cellulaires précoces découvertes au cours du dépistage (carcinome in situ) semblent inoffensives, car souvent elles n’auraient jamais évoluées en cancer invasif .

Vous trouverez toutes les informations scientifiques sur le site de l’Institut Cochrane. Le document produit par l’Institut Cochrane existe en plusieurs langues.

Suite à ces constats, on se rend compte que la prévention du cancer ne passe pas par des dépistages ou des check-up multiples. C’est une erreur de croire que l’on peut éviter le cancer en faisant des examens médicaux très poussés.

Compléments alimentaires : réalité ou illusion ?

image_cancer1_vitaminesDe nombreuses personnes se rassurent en avalant quotidiennement des vitamines et minéraux sensés nous protéger contre de nombreuses maladies. Pas un jour ne passe sans qu’une nouvelle vitamine, plante exotique ou substance magique ne soient conseillées. Toutefois les études médicales sont très contradictoires dans ce domaine.

Des chercheurs de Harvard se sont demandés s’il pouvait y avoir un avantage à prendre des compléments pour prévenir le cancer. Ils ont suivi pendant 13 ans environ 15 000 hommes de plus de 50 ans, certains ont consommé des vitamines tous les jours, les autres ont pris un placebo. Statistiquement, l’impact favorable a été très modeste sur la survenue d’un cancer avec une diminution de moins de 8% du risque de survenue d’un cancer.

Une autre étude publiée dans une revue médicale (Archives of Medicine) a suivi 35,000 femme entre 1986 et 2004. Les chercheurs ont même constatés que les femmes prenant des vitamines avec du fer et de la vitamine B6 ont une mortalité plus importante que la moyenne. A noter que les compléments comprenant du fer ont été surtout délètères chez les femmes âgées. Il est vrai qu’une femme ménauposée ne subit pas une diminution de ses réserves de fer et donc n’a pas besoin d’un supplément comprenant du fer.

Une autre étude publiée dans « The Journal of the American Medical Association » a incriminé la vitamine E qui contrairement à ce qu’on pensait a augmenté de 17% le risque de cancer de la prostate.

Que nous montrent ces études ? Que la prévention des cancers ne dépend pas de la consommation de vitamines ou de pillules miracles. De plus un excès de certaines vitamines peut être dangereux pour la santé, voir même augmenter le risque de cancer.

La prudence est donc de rigueur. Avant de prendre des vitamines et des minéraux en pensant que de toute façon ça ne fera pas de mal, il est important de contrôler qu’il existe bien une réelle carence. La mise en évidence de carences en vitamines et minéraux indique souvent une alimentation déséquilibrée. Seule l’instauration d’une alimentation saine et équilibrée associée à la prescription de compléments alimentaires prendant un certain temps pour corriger les carences est justifiée.

Conclusion

Malgré certaines critiques émises par rapport au système médical actuel, il est important de rappeler que la médecine moderne permet de soigner et de sauver des personnes.

Toutefois, il devient évident que l’on ne peut pas diminuer le cancer et sa mortalité par des dépistages et régler la maladie uniquement par des médicaments. Si l’on croit que la médecine à travers les dépistages peut prévenir le cancer ou sa récidive alors le combat contre le cancer est voué à l’échec. Il semble dès lors essentiel qu’émerge un nouveau regard sur cette maladie ainsi qu’une nouvelle compréhension au-delà de cette peur qui nous paralyse dans notre réflexion pour que chacun et chacune puisse reprendre en partie la responsabilité de sa santé.

Dans la première partie de cet article dédiée au cancer, vous venez de comprendre que la prévention du cancer ne passe pas par des dépistages médicaux ou par l’absorption d’une pillule magique. Si la médecine semble s’être trompée de cible pour prévenir le cancer en mettant beaucoup d’énergie dans des campagnes de dépistage, il semble important de redéfinir un nouveau paradigme.

C’est ce que nous aborderons dans la deuxième partie de cet article en redéfinissant les facteurs de risques liés au cancer. Nous verrons comment il est possible d’adapter son mode de vie et son alimentation, deux facteurs essentiels et importants qui constituent la seule prévention. Dans une troisième partie, nous aborderons l’impact de nos pensées et émotions sur la maladie et l’importance de notre gestion du stress pour prévenir ou améliorer le pronostic de cette maladie.

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2 Commentaires
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Marilyn
Marilyn
9 années il y a

Encore un super article. Merci Karine pour tous ces renseignements. Vivement la suite. Marilyn

Karine
9 années il y a
Répondre à  Marilyn

Merci Marilyn pour votre fidélité renouvelée.
Karine

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