L’autisme est une maladie dont on parle beaucoup, principalement parce qu’elle est en pleine expansion. Si actuellement nous n’avons pas pu clairement mettre en évidence les causes liées à l’autisme, plusieurs pistes scientifiques prometteuses ont été explorées. Malgré qu’aucun traitement curatif n’existe à l’heure actuelle, l’approche nutritionnelle semble donner des résultats très intéressants.
Dans les années 70, on diagnostiquait environ un cas d’autisme pour dix mille enfants, actuellement c’est plus d’un cas sur cent. Une des raisons cette augmentation est probablement due à un élargissement des critères diagnostics.
Actuellement dans la classification américaine du DSM IV on parle du spectre des désordres autistiques et de nombreux cas qui auparavant n’étaient pas suffisamment grave pour être diagnostiqués comme autiste le sont aujourd’hui. Malgré cela, il est évident pour le corps médical que les cas d’autisme sont en progression constante.
AUTISME ET VACCINATION
La première hypothèse qui a retenu l’attention de la communauté scientifique est celle d’une relation avec les vaccins. En 1988, le Dr A. Wakefield soutient dans un article médical que les vaccins ROR (rougeole, rubéole et oreillons) sont associés à l’autisme. Une des hypothèses étant la présence de Thiomersal comme conservant ayant un effet neurotoxique puissant. Toutefois, diverses études épidémiologiques n’ont pas retenu de relation avec ce composé et l’éviction de ce composé à base de mercure n’a pas enrayé l’augmentation croissante des cas d’autisme (1,2)
L’AUTISME, UNE ORIGINE AUTOIMMUNE (3,4,5,6)
Une origine auto-immune a également été proposée le Dr John Money en raison de l’observation d’une présence plus fréquente de personnes souffrant d’une maladie auto-immune dans les familles d’autistes. Il semble que plus il y a de maladies auto-immunes dans une famille et plus le risque d’avoir un enfant autiste est grand.
Certaines études ont montré que si une personne de la famille a une maladie auto-immune le risque d’avoir un enfant autiste double et si il y a trois membres de la famille, le risque est sextuplé. Ces constatations corroborent les travaux de médecins qui constatent une augmentation d’anomalies de l’immunité chez les enfants autistes.
On énonce l’hypothèse qu’il peut exister un collapsus immunitaire entre la mère et le fœtus. Il semble que ce n’est pas la maladie auto-immune de la mère qui cause l’autisme mais plutôt la présence d’une dérégulation du système immunitaire qui augmente le risque d’une réaction contre le fœtus. Certains scientifiques ont identifié des anticorps plus importants chez les mères d’enfant autiste. Des chercheurs de l’Institut MIND de l’Université de Californie ont mis en évidence des anticorps maternels qui augmentent jusqu’à 6 fois le risque d’un autisme régressif. D’autres chercheurs qui ont injecté ces anticorps maternels chez des femelles singes enceintes constatent chez les bébés singes des problèmes de comportements et de socialisation avec les autres singes.
L’AUTISME, UNE INFLAMMATION DU CERVEAU (7,8,9)
Le neurologue Carlos Pardo de l’Hôpital Johns Hopkins émet l’hypothèse que si la perturbation du système immunitaire joue un rôle dans l’autisme, cette perturbation doit être au niveau du cerveau de l’enfant. Des analyses des tissus cérébraux d’un certain nombre d’autistes montrent une forte inflammation cérébrale. Le cerveau a des cellules immunitaires résidentes appelées microglie. Dans le cerveau des autistes ces cellules sont visiblement élargies par une activation chronique, de plus on retrouve dans le liquide céphalorachidien de nombreux marqueurs d’inflammation. C’est comme si le système immunitaire du cerveau était stimulé de façon chronique à bas bruit.
Il semblerait que cette inflammation soit la cause et non la conséquence et qu’elle débuterait déjà dans le ventre de la mère. Harvey Singer a reproduit cette inflammation cérébrale expérimentalement en injectant chez des souris enceintes les anticorps des mères autistes. Après quoi, en étudiant le cerveau des enfants souris il a observé une inflammation similaire que celle observée chez les enfants autistes.
Dès lors on peut penser que chez les mères d’un enfant autiste la tolérance maternelle du fœtus est rompue, pourquoi ? Une des explications pourrait être que si la propre tolérance immunitaire envers soi-même est perturbée, la chance qu’elle soit perturbée envers son enfant est plus grande.
Par conséquent, on pourrait en déduire que l’autisme d’une façon plus large serait lié à cette épidémie d’allergies et de maladies auto-immunes qui touche notre société actuelle. C’est ce que le généticien Kevin Becker a essayé de démontrer dans une publication de 2007. Il a constaté que curieusement le taux d’augmentation des cas d’asthme suit la même courbe que celle de l’autisme. Il existe donc clairement une connexion entre les maladies auto-immunes, les allergies et l’autisme.
En outre, des recherches ont constatées que des mères souffrant d’un syndrome métabolique caractérisé par une inflammation à bas bruit avaient plus de risque d’avoir un enfant autiste. Il en résulte qu’une inflammation non contrôlée chez la mère pourrait prédisposer l’enfant à certains troubles autistiques. Ainsi des recherches ont montré que des mères souffrant d’un syndrome métabolique caractérisé par une inflammation à bas bruit avaient plus de risque d’avoir un enfant autiste.
Les chercheurs de l’Institut MIND ont documenté de multiples anomalies chez les enfants autistes. Il ressort que ces enfants ont des niveaux de TNF alpha circulants (messagers de l’inflammation) et des niveaux de leptine (régulateur de l’appétit et promoteur de l’inflammation) élevés, mais ils ont moins de messagers anti-inflammatoires TGF béta. Certaines petites études se sont penchées sur la question et ont montré des résultats thérapeutiques intéressants chez des autistes avec des traitements stéroïdes immunosuppresseurs ou des immunoglobulines intraveineuse. Toutefois, ces traitements comportent trop de risques au long cours.
L’AUTISME ET L’INTESTIN, UN LIEN CERTAIN (10,11,12,13,14)
Chaque pédiatre ou parent d’enfant autiste a noté que l’enfant souffre fréquemment de problèmes intestinaux. Plus de 40% des enfants autistes régressifs présentent des selles anormales. Plusieurs auteurs ont mis en évidence la fréquence d’allergies alimentaires ou d’intolérance au gluten.
Il existe physiologiquement un axe de communication entre l’intestin et le cerveau pouvant fonctionner dans les deux sens. Plusieurs cas d’inflammation intestinale ont été décrits comme responsables de maladie psychiatriques. La littérature fait cas d’enfants autistes souffrant de maladie coeliaque qui ont été miraculé après l’arrêt du gluten. Des études ont confirmé que la maladie coeliaque est plus fréquemment retrouvée chez les enfants autistes.
Les autistes ont également plus fréquemment des niveaux d’endotoxines bactériennes élevés circulant dans le sang. Plus ils ont d’endotoxines, plus l’inflammation à bas bruit est grande et pire sont les symptômes. Ces endotoxines proviennent des microbes résidents dans l’intestin.
Ces produits microbiens se retrouvent dans le sang, parce que l’intestin de l’autiste n’assure plus son rôle en raison d’une altération de la perméabilité intestinale. Cette perméabilité pourrait provenir d’une inflammation prénatale et d’une dysbiose intestinale entretenue par de la « mal-bouffe »
Certains chercheurs se demandent même si l’autisme ne serait pas favorisé par l’invasion de germes opportunistes perturbant l’écosystème intestinal. Dans cette idée, Sandler a traité dix enfants autistes avec un antibiotique à large spectre : la vancomycin. Cet antibiotique donné par la bouche ne pénètre pas dans la circulation sanguine. Huit des dix autistes traités ont montré des signes importants d’amélioration. Malheureusement, l’amélioration est de courte durée et après quelques semaines on constate une régression.
D’autre part, Sydney Finegold, microbiologiste, a constaté que les autistes régressifs ont une espèce de bactérie inhabituelle appelé desulfovibrio. Cette bactérie produit de l’hydrogène sulfureux pouvant être toxique. Cette bactérie est extrêmement résistante aux antibiotiques. Ainsi, en traitant régulièrement par antibiothérapie des bronchites ou otites chez l’enfant, on prend le risque de détruire les bactéries commensales (amies) et de favoriser le développement de bactéries opportunistes.
Le chercheur Derrick MacFabe a montré que nos bactéries intestinales pouvaient affecter le développement du cerveau. Ce chercheur était intrigué des histoires anecdotiques d’enfants autistes qui adorent la « mal-bouffe » et dont les symptômes s’aggravent par la suite. Il a constaté que certaines classes de bactéries (bacteroidetes) étaient abondantes dans l’intestin des autistes et qu’elles produisaient en grande quantité un métabolite appelé acide propionique. En soi-même l’acide propionique est plutôt bon pour notre santé mais en grande quantité il peut produire des troubles neurologiques. En injectant de l’acide propionique chez des jeunes rats, ils devinrent hyperactifs avec des troubles importants du comportement social. Les rats mâles (comme chez les humains) étaient plus sensibles à ce traitement que les femelles. Ces rats ont montré également un cerveau plus enflammé comme observé chez les autistes.
Par la suite d’autres études ont montré que la production excessive de diverses bactéries pouvait causer problème. En réalité la situation est beaucoup plus complexe dans la mesure où la difficulté n’est pas seulement de savoir quels types de bactéries colonisent l’intestin des autistes mais comment elles interagissent avec leur microbiote.
Une autre hypothèse est de penser que ce n’est pas un germe particulier qui est responsable mais c’est une mauvaise stimulation de notre flore commensale sur le développement du cerveau. Cette idée a été reprise en 2011 pas des chercheurs suédois qui ont montré que des souris sans bactéries intestinales souffrent de légères malformations cérébrales et de troubles du comportement. Sans stimulation correcte par la flore intestinale, certaines activations des gênes responsables de la maturation des synapses ne se fait pas correctement provoquant des troubles de l’apprentissage. Si on réinstalle une flore intestinale correcte tôt dans la vie, ces déficits disparaissent. Chez un animal adulte ces déficits sont irréversibles malgré la correction de la flore intestinale.
Plus récemment, une étude américaine réalisée en 2013 renforce l’hypothèse d’une communication perturbée entre une flore appauvrie et le cerveau. Dans cette étude, l’analyse génétique de l’ADN bactérien du microbiote montre une flore intestinale moins riche et diversifiée avec une diminution significative de certaines espèces bactérienne telle que les Prévotella et d’autres bactéries de fermentation (Coproccocus, Veillonelloceae). Dans cette étude, il existe une nette corrélation entre le niveau d’appauvrissement de la flore intestinale (Prevotella) et les atteintes neurologiques.
Pour information, Prevotella est une bactérie commensale (amie) qui joue un rôle dans la digestion des carbohydrates, elle est d’autant plus présente que le régime alimentaire est riche en carbohydrates (céréales, sucres etc…). Toutefois, les enfants autistes sont connus pour avoir des déficiences dans le métabolisme des disaccharides. Par conséquent, l’accumulation des disaccharides non absorbés dans l’intestin va entrainer un déséquilibre de l’environnement intestinal et les bactéries qui fermentent les mono et disaccharides vont rentrer en compétition avec les bactéries qui fermentent les polysaccharides telles que Prévotella.
La situation reste bien entendu beaucoup plus complexe. Il ne s’agit pas d’incriminer une bactérie excessive ou manquante mais de réaliser la complexité de la flore intestinale, incluant l’interaction des différentes espèces entre elles et de leurs diverses actions métaboliques chez l’homme.
GROSSESSE ET PERIODE DE PRECONCEPTION (15,16,17)
Afin de diminuer l’incidence de l’autisme, une attention particulière devrait être portée sur l’état de santé de la mère, que ce soit dans la période de préconception ou durant la période de grossesse. Une évaluation de l’état nutritionnel de la mère avant et pendant la grossesse serait très utile. Schmidte RJ dans une étude de 2011 a montré que l’utilisation de vitamines durant la période de préconception (3 mois avant la grossesse) pouvait réduire le risque d’avoir un enfant autiste spécialement chez les mères ayant une susceptibilité génétique.
L’état de santé de la mère et surtout la correction d’états inflammatoires à bas bruit (dysbiose intestinale, syndrome métabolique) serait judicieux pour réduire le risque d’autisme.
Krakowiaks a montré en 2012, dans la célèbre revue médicale Pédiatrics, que la présence d’un syndrome métabolique chez la mère était associée à une augmentation des troubles neurologiques de type autistique chez l’enfant. En constatant l’augmentation de l’incidence de l’obésité dans notre société, on ne peut que s’inquiéter par l’augmentation de l’autisme dans l’avenir.
EN SYNTHESE
L’autisme semble s’inscrire dans le cadre des maladies actuelles dites de civilisation. Cette maladie est probablement favorisée par un changement néfaste de notre environnement dont les causes sont sûrement multifactorielles. Actuellement, il est difficile d’avoir une compréhension synthétique des différents mécanismes favorisant l’autisme. Plusieurs voies sont possibles pour produire ce désordre mental.
Comme nous l’avons vu ci-dessus, un dérèglement immunitaire constaté chez la mère peut interfèrer avec le développement du cerveau du fœtus durant la grossesse. Une flore intestinale perturbée semble également affecter le développement du cerveau du foetus. Un mauvais fonctionnement du système immunitaire qui débute déjà à l’état fœtale semble favoriser en premier lieu une maturation perturbée de la flore intestinale et secondairement un développement anormal du cerveau. Différents travaux suggèrent que l’intestin et l’inflammation qui l’accompagne, même s’ils ne sont pas la cause principale du désordre mental, y contribuent fortement.
Nous n’avons pas pour l’instant aucune prise en charge curative qui permette d’éviter ou de guérir cette maladie. Toutefois, différentes approches nutritionnelles ont amené chez certains enfants des améliorations significatives. Nous allons voir qu’elles approches alimentaires et micro-nutritionnelles ont été documentée scientifiquement et peuvent éventuellement être essayées.
AUTISME, ALIMENTATION ET MICRONUTRITION (18,19,20,21, 22,23,24,25,26)
Alimentation
De nombreuses publications médicales ont confirmé l’intérêt de certains régimes alimentaires dans la prise en charge de l’autisme, il s’agit principalement du régime sans gluten et sans produits laitiers et des régimes pauvres en carbohydrates soit celui de la Dr Cambell Natasha soit le régime cétogène qui a un effet neuroprotecteur documenté.
Concernant le régime sans gluten et produits laitiers
Ce régime est basé sur le fait qu’un certain nombre d’enfants autistes ont une incapacité à assimiler correctement la caséine, (protéine principale du lait) et le gluten (protéine principale du blé) (Kidd 2002, Elder et col. 2006). Ceci va favoriser la production de peptides toxiques possédant une activité opioïde capable de traverser la barrière du cerveau contribuant ainsi à certaines manifestations psychiques de l’autisme (Vojdani et col 2004). Par la suite, plusieurs études ont montré des bénéfices cliniques de diètes sans gluten et sans produits laitiers (Lucarelli 1995, Cornish 1998). Toutefois, d’autres études se sont révélées négatives (Cornish 2002). L’expérience montre qu’un certain nombre d’enfants autistes en tire un grand bénéfice toutefois il reste difficile de déterminer ceux qui pourraient vraiment en bénéficier. Les recherches actuelles tendent à cerner les phénotypes pouvant bénéficier au mieux de ce type de diète.
Concernant les régimes pauvres en sucres et en carbohydrates
Récemment une attention particulière est mise sur l’intérêt du régime cétogène dans l’autisme. Il s’agit d’une alimentation modérée en protéines, très pauvres en glucides et très riche en lipides qui deviennent alors la source principale d’énergie pour l’organisme. Ce régime aux effets neuroprotecteurs est bien documenté dans la prise en charge des enfants autistes avec épilepsie. Des études suggèrent également une efficacité de ce type de régime sur les troubles autistiques en général.
Un régime relativement proche pauvre en carbohydrates, riche en graisses est celui mis au point par la Dr Campbell-McBride. Il s’agit d’une neurologue qui a guéri son fils de l’autisme grâce à son approche nutritionnelle. Elle est mondialement reconnue en tant que spécialiste des troubles de l’apprentissage et autres pathologies mentales ainsi que des pathologies digestives et immunitaires de l’enfant.
Compléments alimentaires chez l’enfant
De nombreuses études ont confirmé l’intérêt de certains compléments alimentaires dans l’autisme.
Magnésium et vitamine du groupe B
Une méta-analyse de 18 études montre qu’une supplémentation de magnésium/B6 améliore l’état de santé des enfants autistes (Kidd, 2002 et Mehl-Madrona, 2008). De nombreux travaux montrent la présence de carence en acide folique et B12 avec hyper-homocystinémie, les corrections de ces troubles sont souvent conseillées.
Acides gras oméga 3
De nombreux autistes souffrent également de carence en acides gras oméga 3 (Vancassel 2001). Dans une étude de 2009 (Morris et Agin) on a pu démontrer qu’une supplémentation d’acides gras oméga 3 avec la vitamine E avait permis une nette amélioration (langage imitatif, contact des yeux, coordination, comportement).
La tétrahydrobioptérin
Les enfants autistes en-dessous de 6 ans ont une excrétion urinaire importante de bioptérines (cofacteur nécessaire à la biosynthèse des catécholamines). Le liquide céphalo-rachidien des autistes présente jusqu’à 40% de moins de tétrahydrobioptérin par rapport aux enfants normaux (Tani et coll 1994). Cette déplétion serait due à une hyperstimulation des processus immunitaire et inflammatoire (Castellini 2009). Les enfants autistes japonais montrent une amélioration des symptômes après traitement avec la tétrahydrobiopterin (Frye et col 2010).
Les probiotiques
De hautes doses de probiotiques sont souvent recommandées afin d’améliorer l’état de la flore intestinale et peuvent améliorer certains symptômes autistiques (Douglas et Sanders, 2008). Les probiotiques permettent également d’entrer en compétition avec des germes opportunistes délétères comme le candida et sont également capables de transformer certains composés à base de mercure en métabolites excrétables (Brudnak, 2002).
Les polyphénols
Plus récemment, certains flavonoïdes telles que la lutéolin ont montré un effet protecteur. Dans une étude ouverte, un composé comprenant de la lutéolin, quercetin et rutin ( NeuroProtek ) a été évalué chez des enfants autistes âgés de 4 à 14 ans permettant une amélioration des troubles intestinaux, allergiques, interactions sociales et contact des yeux (Theoharides et col, 2012).
EN CONCLUSION
Les désordres autistiques sont de plus en plus fréquents dans notre société. Des facteurs multiples génétiques et environnementaux participent au développement de ce problème. Les symptômes ne sont pas seulement psychologiques mais également intestinaux et métaboliques. La prise en charge reste complexe, combinant une approche psychologique et diététique associée avec des médicaments si nécessaire.
L’alimentation est un élément important de la prise en charge, une diète appropriée peut chez certains enfants améliorer la gravité de cette maladie autant au niveau psychologique que gastro-intestinal. De plus, beaucoup d’études montrent l’intérêt de supplémenter les carences nutritionnelles des enfants autistes avec des vitamines, minéraux, probiotiques, acides gras oméga 3, ceci bien entendu associé à une prise en charge médicale et psychologique
De plus, l’administration d’antibiotiques les premières années de vie devrait être évitée le plus possible. L’apparition de troubles intestinaux dès le plus jeune âge devrait être prise au sérieux et nécessiter des corrections diététiques (diète adaptée, recherche d’intolérances ou allergies alimentaires). Une diète appropriée peut réellement améliorer la gravité de cette maladie.
Bibliographie :
1) « No effect of MMR Withdrawal on incidence of autism, a total population Study »
Hideo Honda, Journal of Child Psychology and Psychiatry.. 2005
2) « Lack of association between Measles-mumps-rubella vaccination et autism in children » Dorota Mrozek-Budzyn Pediatrics Infections Disease Journal 29, no 5 (2009)
3) « Association of family history of autoimmune disease and autism spectrum disorders » Peediatrics 124, no 2 (2009)
4) « Autism : Maternally Derived Antibodies specific for foetal brain proteins » Daniel Braunschweig Neurotoxycology 29 ,no2 (2008)
5) « Maternal autoantibodies in autism » Braunschweig D, 2012 juin
6) « Stereotypes and hyperactivity in rhesus Monkeys exposed to IgG from mothers of children with autism » Loren A. , Brain Behavior and immunity 22 no 6 (2008)
7) « Brain Growth across the life span in autism… » Brain research 2011
8) « Neuroglial activation and neuroinflammation in the brain of patients with autism » Diana L., Annals of Neurology 57 n1, 2005
9) « IL-6 is increased in the cerebellum of autistic brain and alters neural cell adhesion, migration and synaptic formation » H. Wei, Journal of neuroinflammation 8, 2011
10)« Gastro-intestinal symptoms in children with an autism spectrum disorder and language regression » Pediatric neurology 39, no6 (dec. 2008)
11)« Evaluation of an association between gastrointestinal symptoms and cytokine production against common dietary proteins in children with autism » Journal of Pediatrics 146 no 5 2005
12)« Low-grade endotoxemia in patients with severe autism » Neuroscience letters 471 n3 2010
13) « Desulfovibrio species are potentially important in regressive autism » Sydney M. Medical Hypotheses 77 no2 2011
14)« Normal gut microbiota modulates brain development and Behavior » Rochellys Diaz Heijtz, Proceedings of the National Academy of Sciences 1008, no 7 2011
15)« Prenatal vitamins, one-carbon metabolism gene variants and risk for autism » Schmidt RJ Epidemiology 2011, jul :22
16)« Maternal periconceptional folic acide intake and risk autism spectrum disorders … » Schmidt RJ, Am J Clin Nutr. 2012 jul ;96
17)« Maternal metabolic conditions and risk for autism and other neurodevelopmental disorders » Krakowiak P, Pediatrics 2012
18)« The role of nutraceuticals in the management of autism » Abdulrahman S, Saudy Pharma J 2013
19)« Effect of a vitamin/mineral supplement on children and adults with autism » BMC Pediatr. 2011
20)« Omega3 fatty acids supplementation in children with autism, a double-blind randomized… » Amminger GP Biol Psychiatry, 2007
21)« A pilot randomized controlled trial of omega 3 fatty acids for autism spectrum disorder » Bent S J Autism Dev Disord 2011 May
22)« Tetrahydrobiopterin as a novel therapeutic intervention for autism » Frye RE Neurotherapeutics 2010 jul
23)« The gluten-free, casein free diet in autism… » Elder JH, J Autism Dev Disord. 2006 April
24)« Immune reponse to dietary proteins, gliadin and cerebellar peptides in children with autism » Vojdani A. Nutr Neurosci 2004
25)« A double blind placebo controlled… probiotic feeding study in children diagnosed with autism spectrum disorders » International journal of probiotics 2010
26)«A case series of a luteolin formulation in children with autism spectrum disorders » Theoarides, Int Immunopathol Pharmacol 2012 April
Dr Antonello D’Oro
© 2014 – 2016, Dr. A. D’Oro. All rights reserved.
Merci pour cet article très intéressant. J’ai pu comprendre bien des choses chez les enfants autisme. Salutations.
Marilyn
Merci à vous Marilyn pour votre intérêt et votre fidélité à nous suivre.
Bien à vous,
Karine
L’autisme est un TROUBLE ET NON UNE MALADIE.
Merci
Cette remarque est judicieuse car effectivement, l’autisme est actuellement considéré comme un trouble neuro-développemental aux origines multifactorielles. De plus il existe une controverse pour savoir si l’autisme et ces différents types représentent un continuum ou s’il s’agit d’entités différentes justifiant le terme de « spectre des troubles autistiques » qui tend à devenir le plus utilisé.
Il est vrai l’autisme n’est plus considéré comme une affection psychologique ou comme une maladie psychiatrique. Dès lors, il est erroné d’un point de vue sémantique de parler de maladie, plus encore de maladie neurologique dans l’état actuel de nos connaissances, puisque il n’y a pas de lésions du tissu nerveux. Dans notre article, le terme maladie a été plus utilisé de façon populaire afin d’être plus compréhensible car le terme « trouble » reste plus difficile à comprendre, étant une traduction du terme anglais « disorder ». De plus nous voulions faire un parallèle entre l’augmentation des cas d’autisme et des maladies dites de civilisation.
Merci pour votre intérêt.
Dr A. D’Oro
L autisme est un Trouble !!!
Arretez de raconter n importe quoi pfffff
Chère Sandra,
Merci pour votre intérêt. D’autres lecteurs nous ont déjà fait cette remarque pertinente. C’est la raison pour laquelle nous vous invitons à lire notre réponse dans les échanges de commentaires en dessous de l’article.
Bien cordialement,
Karine D’Oro
Il est urgent de faire prendre conscience la gravité de l’évolution du nombre d’autiste et de sa répercussion sur l’avenir de l’humanité.
La prévalence de l’autisme fait apparaître non pas une constante mais une courbe exponentielle dont la proportion de naissances d’enfants autistes double tous les 7 ans menant aux résultats suivant :
1 enfant autiste sur 63 naissant en 2015,
1 enfant autiste sur 57 naissant en 2016,
1/50 en 2017
1/30 en 2022
1/20 en 2026
1/10 en 2033
1/5 en 2040
1/3 en 2045
1/2 en 2049
Mais tout laisse penser que cette courbe n’est pas une exponentielle, mais une sigmoïde, c’est à dire une courbe exponentielle jusqu’a son taux le plus fort (point d’unflexion) puis la croissance ralentie symétriquement au point d’unflexion mais sans jamais décroître.
C’est comme le mélange proportionnel de 2 liquides ou de 2 teintures, un blanc absolu ne peut être atteint quelque soit la quantité de blanc mélangé avec du noir, la teinture blanchâtre tend de plus en plus vers le blanc sans jamais l’atteindre et réciproquement même résultat pour obtenir du noir mélangé avec du blanc.
Le point d’unflexion ce trouve à mis parcours de la courbe où la proportion est égal à 50% (y=0,5), c’est a dire : 1 autiste sur 2, dont le taux de croissance sera le plus élevée.
Si l’on prend en référence la valeur de 1 autiste sur 250 en 2001 et comme point d’unflexion l’année 2050, cela donne par symétrie le résultat effarant d’ 1 enfant sur 250 qui sera par contre, à l’inverse, non-autiste en 2100 et d’ 1 enfant non-autiste sur 2000 naissant en 2120 (autrement dit sur 2000 naissances, 1999 enfants seront autistes).
Ensuite, les personnes non autistes (pouvant faire naître un enfant non autiste) diminuera considérablement par l’effet cascades (chute du taux de fécondité amplifié à chaque génération par le taux très élevé de naissances d’enfants autistes).
Ils ne seront plus que quelques dizaines de millions dans le monde en 2150.
Puis le nombre de naissance mondial fécondé par la population non autiste passera sous la barre de la quantité qu’il faudra pour pouvoir voir naître un enfant non autiste, rendant toutes impossibilités d’avoir la chance de voire naître un enfant non autiste.
En 2200, si l’on aura rien fait, absolument tous les êtres humains de la planète, quelque soit leur age, seront tous autiste.
A moins que la pollution et autres facteurs environnementaux et causals auront eu le temps de suffisamment diminuer d’ici là (ce qui n’est pas si sûre vu l’inertie que cela engendre), laissant quelques poignées d’êtres humains repeupler peu à peu la terre.
Mais qu’en sera t’il de la civilisation ?
merci pour votre partage,
bien que la vision soit un peu pessimiste,
ces constats doivent pousser l’être humain à se poser
les bonnes questions sur notre environnement et surtout
ce que l’on va transmettre aux futures générations.
Dr A. D’oro
Effectivement, le dernier commentaire fait froid dans le dos, cette épidémie devrait être une priorité…
L’article date de 2014, qu’elles sont les dernières recherches/études sur la question? De nouvelles pistes de traitement sont-elles en vue?
Bonjour,
à ma connaissance pas de grande révolution en nutrition dans l’autisme.
Concernant les diètes alimentaires, certaines stratégies alimentaires ont montré chez certains autistes
des effets positifs sur les troubles digestifs et du comportement. Il s’agit des diètes sans gluten et produits laitiers (théorie des opioïdes),
et des diètes cétogènes. Quelques cas dans la littérature ont pu bénéficier de diète de type FODMAPS,
ainsi que de l’élimination des colorants alimentaires et des additifs. Pour les compléments alimentaires pas de grands changements.
Beaucoup d’études sur le microbiote et l’utilité des pré et probiotiques, toutefois pas de certitudes scientifiques.
Globalement l’article écrit il y a 4 ans reste d’actualité.
Sincèrement
Dr A. D’oro
Merci pour cet article très interessant sur l’autisme. Si je vous suis bien, il faut comprendre que l’autime se développe sur un terrain auto immun et que ce terrain se transmet de générations en génarations.
Je suis moins même la maman d’un enfant de 7 ans diagnostiqué TSA. Ma mère a une polyarthrite rhumatoide. Pour le moment je n’ai pas de problème de santé particulier même si je suppose avoir eu ou avoir encore une dysbiose intestinale.
Lors d’examens les médecins spécialisés lui ont trouvé la bacterie de la maladie de lyme (la borrelia) et m’ont dit que certains enfants avec autisme avaient vu une amélioration de leurs symptômes en leurs donnant des antibiothiques. J’ai refusé pour mon enfant car j’ai l’idée que les antibiotiques sont un bien pour un mal.
Vous ne parlez pas de la piste infectieuse dans votre article, qu’en pensez vous?
Si je comprends bien, avant d’avoir un autre enfant je devrais faire des examens plus poussés pour voir ce qui ne va pas dans ma microbiote?
Pouvez vous m’indiquer des médecins qui pratiquent ces examens vers Toulouse ou en région Rhone Alpes?
Merci beaucoup
Bonjour
Cet article date déjà de plusieurs années, ma vision à un peu changé,
bien que tous ce que j’ai écrit me semble encore tout à fait juste,
je pense que je n’ai pas assez insisté sur la toxicité de notre environnement,
qui joue également un rôle important tels que pesticides, métaux lourds, vaccins etc..
La situation est complexe et l’intestin avec le microbiote, l’environnement et des prédispositions génétiques probablement jouent un rôle combinés,
particulièrement tous ce qui enflamment la muqueuse intestinale et favorise une hyper perméabilité intestinale
et secondairement une perméabilité de la barrière hémato-encéphalique avec une neuroinflammation.
Les conseils proposés dans l’ensemble sont correctes, probablement des investigations de l’état du microbiote par séquençage génétique
et des examens de polluants et métaux lourds vont permettre de mieux cibler les prises en charge de façon plus spécifique.
Sincèrement
Dr A. D’oro