Une étude récente publiée dans une revue de psychiatrie constate que plus de 69% des personnes mises sous antidépresseurs n’ont pas les critères pour une dépression importante. De plus, les chercheurs constatent que le point commun de la majorité de ces patients, c’est d’être une femme (1). On peut déduire donc qu’être une femme est, d’un point de vue statistique, associé à la prescription d’un antidépresseurs.
Selon la psychiatre newyorkaise, Julie Holland, une femme sur quatre est actuellement sous un médicament psychotropes. Dans son livre « Moody Bitches: The Truth About the Drugs You’re Taking, the Sleep You’re Missing, the Sex You’re Not Having, and What’s Really Making You Crazy », l’auteur explique cela par le faite que les femmes sont mise sous pression afin qu’elles contrôlent leurs émotions. Afin d’éviter d’être considérée comme hystérique, elles doivent dominer leur colère et retenir ou s’excuser de leurs larmes. Pour cet auteur, les antidépresseurs ne permettent que d’engourdir les femmes émotionnellement, les rendant peut-être plus rationnelles mais moins émotives.
Toutefois l’émotivité fait partie de notre humanité, de plus l’anxiété ou l’inquiétude ne sont pas toujours des éléments négatifs. Il s’agit souvent d’émotions utiles et saines qui agissent comme un sixième sens indiquant que quelque chose dysfonctionne dans la vie de la personne ou que son environnement social est inadéquat ou menaçant.
En effet, des chercheurs ont constaté que l’anxiété permet aux signaux d’alarme d’atteindre rapidement les régions du cerveau responsable de l’action. Elle aide à stimuler l’adrénaline afin de déclencher une réaction de protection « combat ou fuite ».
Sans inquiétude, on réagit moins rapidement à de vraies menaces (2).
Il est peut-être temps que les femmes perdent leur crainte de se sentir dès fois triste ou malheureuse. En d’autres termes, les effets des émotions négatives peuvent être quelque fois plus utiles et moins néfastes qu’on le croit.
Références :
- Yoichiro Takayanagi, MD et al. « Antidepressant use and lifetime history of mental disorders in a community sample :results from the Baltimore Epidemiologic Catchment Area Study » J Clin Psychiatry 2015 ;76(1) :40-44
- Marva El Zein « Anxiety dissociates the adaptative functions of sensory and motor response enhancements to social threats » elife 2015 ;4
Dr A. D’oro
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