Dans ma consultation de médecine nutritionnelle, je ne vois qu’épisodiquement des personnes souffrant de cancer, le plus souvent les gens viennent après avoir terminé leurs traitements oncologiques et veulent éviter une récidive en s’occupant de leur terrain nutritionnel. Il m’est également arrivé d’accompagner des personnes pendant leurs traitements ontologiques. Nous avons commencé, au sein de notre cabinet à proposer l’alimentation cétogène associée à des corrections nutritionnelles et un soutien psychologique, d’autant que le cancer est de plus en plus fréquent. On estime qu’un homme sur deux et une femme sur trois seront atteints d’un cancer dans leur vie..
Dans cet article, je vous livre un condensé des dernières publications sur l’approche métabolique du cancer et des recherches scientifiques. Vous trouverez, en fin d’article, ma bibliographie et toutes les études concernant cet article. J’ai pu constater que les recherches dans ce domaine sont passionnantes et incroyables. Toutes les approches dont nous allons parler dans cet article sont documentées scientifiquement. Je pense que ces approches plus naturelles sont déjà l’avenir de cette terrible maladie. On ne peut espérer guérir le d’un cancer seulement par des médicaments ou des manipulations génétiques.
En dernier lieu nous avons essayé de fournir des explications simples et claires et surtout des recommandations et des stratégies pratiques afin que les intéressés puissent concrètement appliquer ce qui est écrit. J’ai fractionné l’article en 6 parties afin de le rendre plus facile à lire, mais il s’agit bien d’une publication qui doit être lu entièrement.
> Partie 1 : Diète anti-cancer, jeûne et détoxification
Partie 2 : Soutenir son microbiote et renforcer son immunité
Partie 3 : Calmer son inflammation et son stress oxydatif
Partie 4 : Eviter la propagation du cancer et équilibrer ces hormones
Partie 5 : Gérer son stress et transformer ces émotions négatives en forces positives
Partie 6. Recommandations pratiques et exemple de prise en charge
Introduction
Le cancer est une maladie insidieuse, intelligente qui est capable de s’adapter constamment, déjouant souvent la plupart des stratégies de l’homme pour le combattre. En 2015, plus de 1,5 million de nouveaux cas de cancer ont été diagnostiqués, dont un tiers sont décédés. L’homme, depuis bientôt 75 ans, a déclaré la guerre à cette maladie en développant des stratégies de plus en plus ciblées, agressives et chères. En effet, en 2014 seulement, le marché global des médicaments anti-cancers s’élève à 100 milliards de dollars. Malgré cela, on assiste à une augmentation progressive de la plupart des cancers. Par exemple, de 1973 à 1991, le cancer de la prostate a augmenté de 126 %, ce qui semble indiquer que nous sommes en train de perdre la guerre contre cette maladie, probablement en raison de nos modes de vie et de notre environnement de plus en plus pollué.
Les traitements classiques anti-cancers sont la chirurgie, la chimiothérapie et la radiothérapie. Il faut en effet détruire les cellules cancéreuses en coupant (chirurgie), brûlant (radiothérapie) ou en empoisonnant (chimiothérapie). Ces stratégies sont souvent nécessaires pour réduire la masse des cellules cancéreuses. Le problème, c’est que la chimiothérapie et la radiothérapie s’attaquent également aux cellules saines et ces traitements sont eux-mêmes carcinogènes, ce qui veut dire qu’elles favorisent le cancer. En effet, ces procédures affaiblissent notre système immunitaire, créent des dommages à notre ADN, abîment notre écosystème intestinal, causent de l’inflammation et du stress oxydatif. Toutes ces atteintes vont promouvoir des perturbations favorisant la survenue ou la récidive du cancer. L’intention de cet article n’est pas de critiquer les traitements anti-cancers actuels qui permettent souvent de prolonger la vie d’innombrables personnes, et quelquefois de les guérir. Il s’agit plutôt de montrer qu’il existe des approches complémentaires non toxiques au modèle oncologique classique qui peuvent réellement améliorer les résultats des traitements agressifs, réduire leurs effets toxiques et empêcher la récidive du cancer.
Mais pourquoi les oncologues ne croient pas à la nutrition fonctionnelle ?
Quand une personne reçoit le diagnostic de cancer, il demande souvent à son oncologue, « qu’est-ce que je peux faire ou manger pour soutenir mon état de santé ? ». Voici, la réponse la plus fréquente « ce n’est pas important, manger ce que vous voulez, mais surtout ne perdez pas de poids ». Ce genre de réponse peut être expliquée par un manque de connaissances sur les découvertes récentes en médecine nutritionnelle et fonctionnelle. Même en diététique classique, les recommandations nutritionnelles dans le cancer sont souvent basiques. Certaines personnes recommandent même le « quick and easy » incluant snacks rapides, ice-cream, biscuits, cake, etc. Et pourtant, une étude majeure en 2016 de l’université du Texas (MD Anderson Cancer Center) conclut que les diètes riches en sucres sont un facteur de risque majeur dans certains cancers, particulièrement dans le cancer du sein. Plusieurs autres études abondent également dans ce sens (1-3). Cette incapacité des médecins oncologues à s’intéresser à la nutrition peut éventuellement être expliquée du fait que pendant longtemps, la médecine s’est concentrée sur la théorie génétique du cancer, qui expliquait que le cancer était dû à une mutation de certains gènes (oncogènes) provoquant la transformation cancéreuse de certaines cellules. Toutefois, les études ont montré que seulement 5 à 10 % des cancers sont liés à des dommages de notre ADN. Les 90 % restant sont en relation avec notre alimentation, nos mauvaises habitudes de vie (alcool, tabac, sédentarité) et à notre environnement (pesticides, polluants de l’air, etc.). Le cancer n’est pas une maladie génétique, mais est la conséquence de perturbations épigénétiques et métaboliques en relation avec notre façon de manger, nos modes de vie et notre environnement. On peut comprendre que notre génome ancestral puisse s’adapter difficilement aux changements récents de notre société tels que : junk food, antibiotiques, colorants artificiels, OMG, pesticides, médicaments, conservant artificiels, aliments raffinés, stress chronique, lumière artificielle, produits chimiques, etc. Si nous comprenons que le cancer est influencé par tous ces facteurs, alors il est possible qu’en changeant notre façon de manger, de penser, ou de s’exposer à un environnement néfaste, il soit possible d’améliorer le décours de cette terrible maladie. C’est ce que nous allons voir dans cet article.
Alimentation et diète cétogène
Depuis de nombreuses années,des chercheurs ont constaté une relation étroite entre le sucre et le cancer. Déjà dans les années 30, le prix Nobel Otto Warburg retenait qu’une alimentation riche en sucres pouvait prédisposer au cancer. Warburg a constaté que les cellules cancéreuses se nourrissent presque essentiellement de sucre avec la capacité de le transformer rapidement en énergie par fermentation anaérobique. On parle de l’effet Warburg. Les cellules cancéreuses sont capables de reprogrammer leur métabolisme énergétique permettant d’ingérer le sucre 50 fois plus vite que des cellules saines, ce qui les aident à se multiplier et se diffuser rapidement. Lors d’une alimentation riche en glucides, il y a une stimulation également de la production d’insuline qui une action inflammatoire, générant également des facteurs de croissance. L’excès de sucre favorise un état d’insulino-résistance et d’hyperglycémie. Lors d’un état d’hyperglycémie, la croissance des cellules tumorales est augmentée avec inhibition de l’apoptose, ainsi qu’une plus grande résistance des cellules cancéreuses à la chimiothérapie et à la radiothérapie (4). Ces constats sont inquiétants et ont amené certains nutritionnistes à proposer des diètes pauvres en glucides, voir des diètes cétogènes afin de limiter le développement du cancer. C’est l’approche métabolique du cancer.
La diète cétogène
Probablement, la réduction des apports de sucres ou d’aliments riches en sucres (sodas, pâtes, pizzas, pains, etc.) est l’étape diététique la plus importante afin de prévenir ou de prendre en charge un cancer. La diète cétogène n’est toutefois pas un traitement unique du cancer en soi-même, car il y a de nombreux autres facteurs qui participent au processus cancéreux, mais elle aide énormément dans la prise en charge globale du cancer. Quand notre corps est privé de glucides, dans un premier temps, le foie va utiliser les réserves de glycogène (stockage du sucre dans le foie et les muscles) qui durent un à deux jours maximum. Une fois ces réserves épuisées, le foie peut fabriquer des corps cétoniques par oxydation des graisses de réserve. Ces substrats vont être utilisés par notre cerveau et nos organes pour être transformés par nos mitochondries en énergie. Notre chance, c’est que les cellules saines ont une flexibilité métabolique leur permettant de passer du glucose aux cétones pour produire de l’énergie ATP, alors que les cellules cancéreuses n’ont pas cette possibilité. Ce qui fait que lorsqu’une personne est en cétose, cela coupe l’apport principal de carburant aux cellules cancéreuses. L’état de cétose permet également de réduire l’angiogenèse (formation de nouveaux vaisseaux utilisés par la tumeur pour diffuser), aide à restaurer l’apoptose (suicide des cellules malades) des cellules cancéreuses, réduit la taille de la tumeur et les niveaux d’insuline et d’IGF-1. Ces dernières années, de nombreuses études ont confirmé l’intérêt de cette diète dans la prise en charge du cancer (5-8).
Il n’est pas facile d’atteindre un état métabolique où votre corps utilise des corps cétoniques comme carburant à la place du glucose. Pour cela, il faut que 70 à 75 % des calories proviennent de bonnes graisses anti-inflammatoires, 20 à 25 % de protéines de bonne qualité et 5 à 10 % de carbohydrates provenant de légumes denses en phytonutriments. Il faut faire attention de manger des protéines de façon modérée, car plus de 50 % de tout excès de protéines est transformé en glucose par le corps (néoglucogenèse) avec augmentation des taux d’insuline.
Ce sont toutefois les glucides qui ont l’impact le plus important sur le niveau de glucose dans le sang. Il faut manger surtout des végétaux faibles en glucide tels que des salades, des crucifères (brocoli, chou, etc.), des champignons, des épinards, des oignons, etc. Certaines personnes atteignent la cétose facilement (environ 30 gr de glucides par jour), d’autres doivent réduire à 20 gr de glucides par jour. Plusieurs livres sur la diète cétogène sont disponibles en librairie ou sur amazon.fr permettant de mettre en place cette diète avec de nombreuses recettes. Toutefois, un suivi par une nutritionniste formée est souvent conseillé, afin de soutenir le processus de cétose et éviter les pièges de cette diète.
L’importance de la détoxification des substances carcinogènes
Nous baignons dans une mer de produits chimiques, dont nombreux sont connus pour être cancérigènes. Depuis les années 50, plus de 80 000 nouveaux produits chimiques de synthèse sont entrés dans notre société, dont nombreux se retrouvent dans l’eau, l’air ou la terre. Moins de 5 % de ces produits ont été testés pour leur sécurité sanitaire et pratiquement aucun de ces produits n’a été étudié pour ces effets synergiques avec d’autres produits chimiques. Nombreuses substances chimiques sont considérées comme carcinogènes, ce terme se référant à une substance qui contribue au processus de formation du cancer : ces substances carcinogènes peuvent endommager nos mitochondries, perturber nos hormones, créer de l’inflammation, du stress oxydatif ou supprimer nos défenses immunitaires. En fait, il est estimé que la majorité des cancers serait en relation avec l’exposition de carcinogènes de notre environnement. On trouve ces substances chimiques partout : dans les voitures, les pesticides, les produits de nettoyage, les produits pour le corps, l’eau du robinet, etc. De plus, la plupart des traitements pour traiter le cancer sont eux-mêmes considérés comme carcinogènes. Ainsi, neuf produits pour la chimiothérapie sont reconnus comme des carcinogènes de groupe 1 (IARC) (par exemple : le chlorambucil ou le melphalan). On traite donc le cancer avec des produits qui peuvent provoquer le cancer.
Certains produits carcinogènes sont éliminés par nos systèmes de détoxification, toutefois, d’autres substances peuvent persister toute notre vie, souvent stockées dans nos organes ou nos cellules graisseuses. On les appelle les POPs (persistent organic polluants) comprenant des métaux lourds, hydrocarbures, dioxins, certains pesticides, etc. Ces substances chimiques peuvent pénétrer notre corps par de multiples façons (inhalation, absorption cutanée, ingestion, exposition environnementale, etc.). La plupart des gens comprennent que la fumée de cigarette ou l’alcool est néfaste pour la santé, mais ne réalisent pas que la plupart de leurs produits de bains ou cosmétiques, leurs habits, leurs aliments, leurs tatouages, les boîtes en plastiques, les peintures, etc. les exposent à des carcinogènes. Dès lors, détoxifier son organisme est indispensable lors de la prise en charge d’un cancer. Le corps pour cela a de nombreux organes pour mobiliser, neutraliser, transformer et éliminer ces toxines. Ces organes comprennent le foie, les reins, l’intestin, la peau, le microbiote, la vésicule biliaire et les poumons. Il est important de stimuler et de soutenir ces organes émonctoires afin de neutraliser le maximum de ces produits toxiques.
A. Les aliments détox
La première chose pour adopter une alimentation pauvre en toxines est de consommer essentiellement des produits biologiques (sans pesticides), bruts (non transformés) en faisant attention à la cuisson (par exemple : cuisson lente pour la viande et à la vapeur pour les légumes). Il faut également boire suffisamment d’eau, idéalement une eau micro filtrée en évitant l’eau de bouteille (PCB, bisphénol A).
Certains aliments sont conseillés pour leur capacité importante à détoxifier et il est conseillé d’en consommer en moyenne 2 à 3 chaque jour. Voici une liste non exhaustive de ces aliments :
– La betterave
Riche en betalain et bétaïne, elle améliore l’absorption des graisses par le foie, avec un effet purifiant et antioxydant, source de folate. Dans une diète cétogène, sa consommation doit être très modérée en raison de sa richesse en glucides. Par exemple, 2 c. à soupe de betteraves râpées dans une salade est une bonne alternative.
– La salade de pissenlit
Excellent à rajouter à une salade ou à un jus. Le pissenlit est connu de longue date comme tonique hépatique, stimule la sécrétion de bile. Le pissenlit fait partie des plantes amères connues pour leur effet sur la digestion et la détoxification.
– Le citron bio (zeste, jus et peau)
La peau du citron contient du limonène, un terpène étudié pour son activité anti-cancer. Le limonène stimule les phases I et II du foie. Le zeste est riche en micronutriments et le jus en vitamine C aidant la détoxification des métaux lourds.
– Les crucifères (particulièrement les pousses de brocoli)
Les crucifères telles que le brocoli, le chou, le chou-fleur sont connues pour leur capacité à favoriser la détoxification à plusieurs niveaux. L’indol-3-carbinol est connu pour avoir une action protectrice sur le cancer du sein et le sulforaphane est actif contre différents cancers. Les pousses de brocoli sont toutefois la star. Dans une étude standardisée, les personnes qui consommaient un breuvage avec des pousses de brocoli avaient une excrétion augmentée de certains carcinogènes (acrolein, beuzène). L’apport de pousses de brocoli est conseillé de façon quotidienne. C’est facile à faire à la maison avec un kit pour pousses et graines germées.
– Le chardon-Marie
Le chardon-Marie est une plante méditerranéenne aux nombreux bienfaits pour le foie. Dans l’alimentation, les feuilles et les fleurs sont consommées comme légume pour les salades. L’ingrédient actif est la silymarine, extrait de ces graines qui a une action réparatrice envers les cellules du foie endommagées et permet de protéger le foie contre les toxines ayant également des propriétés antioxydantes et anti-inflammatoires. Certains oncologues, en raison de ces effets sur la détoxification hépatique, craignent des interférences avec l’action des chimiothérapies. Toutefois, de nombreux experts en nutrition oncologique estiment que le chardon-Marie n’augmente pas la clearance des médicaments de chimiothérapie et ne réduit pas leurs effets (13). Le chardon-Marie aurait même la capacité de réduire certains effets secondaires des chimiothérapies, ainsi que la résistance aux traitements (14). Le chardon-Marie peut être consommé frais ou en thé.
– Les légumes riches en chlorophylle
La chlorophylle est le pigment vert dans les plantes qui permet d’utiliser la lumière du soleil comme source d’énergie pour produire des carbohydrates depuis le gaz carbonique et l’air. La chlorophylle a montré, chez les animaux (15,16), la capacité d’augmenter l’élimination de divers carcinogènes de notre environnement et de nous protéger contre les radiations. Les meilleures sources de chlorophylle comprennent les épinards, le persil et le cresson bio.
– L’artichaut
L’artichaut contient diverses substances (caffeoylquinic acides) qui ont la capacité de régénérer et de protéger le foie. Il est également riche en polyphénol (rutin, quercetine, etc.) pouvant contribuer à prévenir ou comme adjuvant aux traitements de divers cancers (17,18). En raison, de sa faible teneur en glucides, à manger sans modération.
– Les protéines animales de haute qualité
Se concentrer sur des sources de protéines animales de bonne qualité comme les œufs, le saumon sauvage d’Alaska ou des poudres de protéines du petit lait (whey protéines) de qualité bio. En effet, les phases de détoxification hépatique nécessitent des acides aminés que l’on trouve de façon équilibrée dans des produits animaux. Les œufs sont riches en soufre, un composant essentiel pour la phase 2 de détoxification du foie, le saumon sauvage est une bonne source de B12 et de sélénium nécessaire à la formation du glutathion et la whey protéine encourage la production de glutathion, l’antioxydant le plus puissant.
B. Jeûne et diète qui mime le jeûne
Le jeûne est connu pour être un moyen remarquable pour détoxifier son organisme, régénérer son système immunitaire, améliorer son métabolisme, ainsi que de se débarrasser des cellules inutiles par autophagie. Plus récemment, ont été mises au point des diètes qui miment le jeûne (Prolon). Ainsi, le Prof. Valter Longo de l’institut du vieillissement de l’université de CALIFORNIE a montré qu’une alimentation hypocalorique (1000 cal. max pendant 5 jours) de type végétale avait les mêmes effets physiologiques que le jeûne.
Le jeûne ou la diète qui miment le jeûne ont un intérêt lors d’un traitement anticancéreux. En effet, lors d’un jeûne, les cellules saines ont tendance à activer des mécanismes de protection contre les toxiques extérieurs, ce qui les rend plus résistantes lors d’une chimiothérapie, alors que les cellules tumorales affamées par le jeûne sont plus sensibles à la chimiothérapie. Ce mécanisme a été confirmé sur des modèles animaux, puis sur des groupes de malades volontaires chez qui on a pu démontrer qu’un jeûne de 48h avant la chimiothérapie (à continuer 24h après) rend les cellules tumorales plus sensibles et réduit les effets secondaires (9-12). Une recherche conduite par le Norris Cancer Center de Los Angeles a également montré que le jeûne pourrait avoir un effet anticancéreux qui pousserait les cellules malades à se suicider. En effet, la tumeur a un métabolisme accéléré par rapport aux cellules saines et souffre plus lors d’une restriction calorique. Ces notions qui commencent à se confirmer vont encore à l’encontre des concepts classiques des oncologues, dont la préoccupation principale est d’éviter ou de réduire la perte de poids qui est perçue comme une progression de la maladie. Toutefois, cette perte de poids n’est pas toujours néfaste si elle est la conséquence d’une restriction calorique ou d’un jeûne décidé d’un commun accord entre les oncologues et les nutritionnistes. Dans ce cas, la perte de poids peut être interprétée comme un effet positif. A contrario, il n’est pas nécessaire et même néfaste de donner une overdose calorique à son patient pour le faire grossir.
C. Réduire son exposition aux produits chimiques
Nous avons vu ci-dessus que, dans notre environnement proche, nous sommes exposés de façon répétitive et quotidienne à de nombreux produits toxiques dont certains sont connus comme carcinogènes. Nous ne pouvons pas facilement agir sur les polluants de l’extérieur, mais au moins nous pouvons réduire les polluants chez soi auxquels nous sommes confrontés quotidiennement. Beaucoup de carcinogènes sont capables de passer à travers la peau, donc éviter de mettre des produits contenant des produits chimiques sur la peau, cela comprend les produits de bain, les gels douches, les shampoings, les cosmétiques, etc.. Sur 113 agents listés par l’IARC comme carcinogènes, au moins 11 sont couramment utilisés dans des produits de soin personnel (formaldéhyde, benzène, minéral oïl, glycol, ethyleneoxide, quartz, etc.). D’autre part, les teintures de cheveux sont également hautement toxiques. Il semble que même les tampons féminins sont toxiques, si l’on se réfère à une étude de l’université de la Plata en Argentine qui a trouvé que 85 % des tampons étaient contaminés avec du glyphosate, herbicide connu pour son risque cancérigène.
Dans l’ensemble, pour les soins du corps, il est fortement conseillé d’utiliser des produits bio de bonne qualité et pour les teintures des cheveux, il est possible de trouver des coiffeurs utilisant des colorants naturels, non toxiques. Les habits sont également concernés. Beaucoup sont traités chimiquement, c’est pourquoi il faut éviter de porter des habits neufs non lavés préalablement. Il faut également préférer les lessives et adoucissants sans produits chimiques, en raison des risques d’absorption à travers la peau de substances toxiques. Attention également à toutes les substances chimiques inhalées quotidiennement, dont certains sont carcinogènes (dioxines, benzène, mercure, tabac, solvants, etc.). Pour cela, éviter les produits de nettoyage chimique, les peintures, les solvants, les parfums, les diffuseurs d’odeurs synthétiques, les vernis, les pesticides, etc. Des études de la NASA ont montré que certaines plantes d’intérieur peuvent éliminer jusqu’à 87 % des toxines de l’air incluant formaldéhyde, benzène, toluène, monoxyde de carbone, etc. Ces plantes peuvent comprendre les orchidées, les plantes-araignées, le lierre d’Irlande, le palmier bambou, etc. De plus, il est conseillé de bien aérer quotidiennement les pièces à vivre et également un diffuseur d’huiles essentielles peut nettoyer l’air de toxines ou de germes.
D. Autres approches complémentaires
Une méthode puissante pour éliminer les toxines par la transpiration est le sauna. Le sauna est un vrai style de vie dans certains pays comme la Finlande. Le sauna peut réduire les niveaux de nombreuses toxines comme le bisphénol A ou les phtalates. Voici un protocole proposé par la Dr Nasha Winters chez ses patients : faire un sauna 3 fois par semaine. Avant prendre 100 mg de Niacin (B3) sur un estomac vide, puis se brosser à sec au gant de crin pour stimuler le système lymphatique, puis faire un sauna de 20 à 30 minutes maximum. Faire un bain chaud aux sels d’Epsom peut être une alternative plus simple pour stimuler la détoxification. D’autres approches complémentaires peuvent consister à faire des irrigations coloniques ou des lavements au café.
Dr. A. D’oro
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